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- Lutte ouvrière n°2206
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Leur société
CAC 40 : 150 milliards de cash... pour quoi faire ?
« Les entreprises du CAC 40 sont assises sur un confortable matelas de cash. » Ce sont Les Échos qui le disent, un quotidien économique qui appartient au groupe LVMH, lui-même membre du CAC 40 (les quarante principales valeurs cotées à la Bourse de Paris). Et précisons que son propriétaire, Bernard Arnault, vient de prendre la première place du classement 2010 des grandes fortunes.
Les Échos rapportent que la trésorerie de ces grands groupes a grossi en moyenne de 5 % sur un an. Malgré la crise, « les vedettes de la cote disposent de près de 150 milliards d'euros de trésorerie ». Et, précise le journal, c'est sans tenir compte des groupes financiers, sinon l'addition serait bien plus énorme.
Ainsi des sociétés comme L'Oréal et Sanofi Aventis « génèrent beaucoup plus de cash-flow et n'ont pas besoin d'émettre de la dette ». Quant à « EDF, GDF Suez ou France Télécom, peut-on lire, ils disposent en particulier de très importantes ressources » ; « Total et EADS affichent des trésoreries pléthoriques » ; « Les segments du luxe et des biens à la personne (L'Oréal, LVMH) se distinguent aussi par la hausse de leurs disponibilités ». Le journal ne va pas jusqu'à préciser que, en un an, le cours de l'action de LVMH a bondi de 40 %, et la fortune de son propriétaire, Bernard Arnault, de 56 %, à 22,7 milliards d'euros ! C'est d'ailleurs ce qui vient de lui permettre de s'offrir un gros morceau du capital d'une autre société vedette de l'industrie du luxe, Hermès.
Au même moment, on voit des groupes tels Sanofi, EADS, Total ne pas cesser de supprimer des emplois, ou EDF, malgré ses « importantes ressources », augmenter ses tarifs au détriment des usagers. Et puis, comment s'empêcher de mettre en regard ces 150 milliards et le déficit, invoqué par le gouvernement, de 10 milliards du régime général des retraites ? Ce matelas, dont disposent à elles seules les quarante plus grandes sociétés du pays, provient de l'exploitation de leurs salariés et devrait leur revenir. Mais, au contraire, il y a là « de quoi soigner les actionnaires et relancer les acquisitions » d'entreprises, écrivent Les Échos.
Au lieu de ce parasitisme, il y aurait là de quoi combler, et plusieurs fois, le prétendu trou de la caisse vieillesse. Et ce ne serait que justice.