Arkema - Brignoud (région de Grenoble) : Depuis la fermeture en 2004 le classement amiante toujours repoussé10/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2206.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Arkema - Brignoud (région de Grenoble) : Depuis la fermeture en 2004 le classement amiante toujours repoussé

Le 5 novembre, une soirée de soutien était organisée par les anciens travailleurs de l'usine ex-Atofina de Brignoud et l'UL CGT, avec la projection du film 100 000 cercueils, le scandale de l'amiante, suivie d'un débat.

Plus d'une centaine de salariés ont répondu présent et beaucoup ont témoigné de leur situation et exprimé leur révolte devant le scandale de l'amiante.

L'usine ex-Atofina (aujourd'hui Arkema) du site de Brignoud, dans la région de Grenoble, a fermé fin 2004. Jour après jour, les travailleurs ont été des années durant exposés à l'amiante, massivement utilisé à l'usine sous différentes formes : calorifuges, plaques, bandelettes isolantes, joints, tresses... Ils en ignoraient le danger, et les patrons, eux, se taisaient...

Le premier décès d'un travailleur de cette usine imputé à l'amiante a eu lieu en 1998. Peu après, une demande de classement en site amiante a été effectuée. L'enquête administrative s'est déroulée en 2003, et le ministère a rejeté la demande de classement en 2005. Une nouvelle demande a été réalisée en 2009, et au mois de décembre elle a une nouvelle fois été rejetée. Les travailleurs ont fait appel et attendent aujourd'hui du tribunal qu'il casse la décision de refus du ministère.

Pourtant, des dizaines de travailleurs ont des pathologies liées à l'exposition à l'amiante ou en sont aujourd'hui décédés. Le dossier comprend, d'une part, de nombreux témoignages de salariés qui décrivent leur exposition à l'amiante sur leurs postes de travail et, d'autre part, 84 attestations d'exposition cosignées par la direction d'Atofina de Brignoud et le médecin du travail...

Aujourd'hui, la direction d'Arkema se décharge de toute responsabilité, expliquant qu'elle a mis en oeuvre les moyens de protection des travailleurs dès lors que la loi d'interdiction de l'amiante a été adoptée, en 1996.

Les travailleurs ont pourtant continué à utiliser l'amiante jusqu'en juin 2001 et, comme l'État a fourni des dérogations pour pouvoir continuer, malgré la loi, à travailler l'amiante, là encore la direction se protège derrière l'État !

Un travailleur a rappelé que les premiers masques à poussières spécifiques pour fibres d'amiante n'ont été introduits à l'usine qu'en 1998, et qu'il aurait fallu des masques à induction d'air frais, seuls efficaces contre ce danger.

La soirée s'est terminée par un appel des travailleurs d'ex-Atofina à participer au prochain rassemblement devant le tribunal administratif pour soutenir leur demande d'annulation du refus de classement en site amiante.

L'amiante continue à tuer, pendant que les travailleurs se débattent avec les formalités judiciaires lentes et... épuisantes.

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