Site de Métaleurop - Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) : L'écologie vue par les capitalistes20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

Dans les entreprises

Site de Métaleurop - Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) : L'écologie vue par les capitalistes

Petite entreprise de déconstruction et de recyclage automobile, Re-Source Auto Pièce appartient au groupe Indra, qui compte comme actionnaires Renault et Suez. Elle fait partie d'un ensemble de sociétés dites « vertes » qui ont été implantées sur l'ancien site de Métaleurop, à Noyelles-Godault, après la fermeture de cette usine qui a fait scandale il y a quelques années.

L'entreprise compte une trentaine d'ouvriers, venant en majorité de l'intérim automobile, dont certains, stagiaires, sont payés en grande partie par le Pôle emploi. Le travail se fait pour la majorité en deux équipes, les ouvriers touchent environ 1 200 euros pour 39 heures, à condition d'être postés.

Le but est de démonter les voitures afin de récupérer ce qui est recyclable ou revendable.

Mais les lois du profit ne s'arrêtent pas à la porte des « écopôles ». Si aucune filière n'existe pour la revente, les pièces ne sont pas démontées. De plus, ce sont les cours de la Bourse qui décident de ce qui est démonté ou pas. Ainsi, le plastique est récupéré avec un soin variable, ou est laissé avec l'acier et vendu comme tel.

Le patron rogne sur tout pour économiser le moindre sou. Les ouvriers ont les deux mêmes bleus de travail depuis l'ouverture il y a un an. qu'ils doivent laver eux-mêmes ! Les gants fournis sont mal imperméabilisés, et l'essence des réservoirs démontés coule sur les mains et les bras, provocant des irritations. Pour économiser sur les produits d'entretien, le sol est régulièrement décapé avec. de l'essence !

La direction rabâche sans cesse que le compte de voitures n'y est pas. La vitesse de démontage imposée provoque une insécurité permanente, et les blessures sont fréquentes. Des coupures ont conduit plusieurs fois à des points de suture.

En un an, quatre ouvriers se sont retrouvés à l'hôpital. Les arrêts de travail sont nombreux, car les douleurs au dos ou aux poignets sont permanentes.

Plusieurs ouvriers refusent de démonter les bonbonnes GPL, une opération risquée. C'est l'agent de maîtrise qui le fait !

Régulièrement ont lieu des visites de politiciens et de notables locaux qui viennent s'enorgueillir d'une telle « réussite ». Mais, malgré tout le baratin « vert » et le faux nez écologique, il n'y a guère que les conditions de travail pourries et les salaires minables qui sont « durables ».

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