Saint-Nazaire : Une mobilisation contagieuse20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

Les manifestations du 19 octobre

Saint-Nazaire : Une mobilisation contagieuse

Les travailleurs de la raffinerie Total, à Donges, et, un peu plus loin, ceux du dépôt avec les cheminots de Saint-Nazaire sont en pointe dans le conflit. Leur détermination a entraîné d'autres salariés de la région nazairienne à se mettre à leur tour en mouvement.

Ce qui était nouveau à la manifestation du 12 octobre était la présence de nombreuses entreprises du privé avec des groupes de travailleurs regroupés derrière les banderoles de leur entreprise. En plus, les lycéens, mêlés aux salariés, donnaient un coup de dynamisme à la manifestation. Les slogans aussi étaient plus repris par les manifestants.

Et contrairement aux autres fois, les discussions ne tournaient pas seulement autour des retraites, mais de tout ce qui n'allait pas : les salaires, la Sécurité sociale, l'école, le logement, l'emploi, les scandales ! Comment faire reculer le gouvernement et les patrons ? L'idée qu'il ne faut pas en rester là, frapper plus fort et se rassembler, trottait dans les têtes.

Dès le 13 octobre, des assemblées ou groupes de discussions se sont tenus dans un certain nombre d'entreprises du privé de la zone industrielle, autour des chantiers de l'Atlantique (STX), Airbus, Aérolia, MAN diesel. Un rassemblement commun était décidé pour le jeudi à 10 heures sur le terre-plein de Penhoët, devant les Chantiers. Cette idée a circulé comme une traînée de poudre sur Saint-Nazaire.

Le jeudi à 10h, les travailleurs de chez STX, sortis nombreux, ont pu voir arriver les cortèges des différentes usines de la zone. Les cheminots en grève sont arrivés à leur tour, ainsi que les grévistes de la raffinerie de Donges, du port autonome. Quand les lycéens, venus en manifestation accompagnés d'enseignants en grève, se sont mêlés aux salariés, l'ambiance est encore montée d'un cran. C'est environ un millier de travailleurs et de jeunes qui étaient rassemblés, convaincus de la nécessité d'élargir le mouvement en entraînant leurs camarades de travail encore hésitants.

Le lendemain, vendredi 15 octobre, plus de 500 manifestants venus de différentes entreprises (dont 200 des Chantiers de l'Atlantique) se sont de nouveau retrouvés devant la chambre du commerce et de l'industrie, bien décidés à se retrouver à la grande manifestation du samedi 16, mais encore plus, de tenter partout, le lundi 18 octobre, des rassemblements, des prises de paroles pour réussir la journée du mardi 19 et préparer la suite. Chez Total, l'assemblée générale de 450 grévistes, sur 650 salariés, encore plus nombreuse que les jours précédents, a voté la grève jusqu'au vendredi 22 octobre. La sympathie pour le mouvement gagne du terrain et la forte minorité combative de nombreux secteurs voit ses effectifs augmenter de jour en jour.

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