Dans le numéro 2202 de Lutte Ouvrière (15 octobre), nous écrivions que la réforme de 2008 avait instauré une décote de 5 % par année manquante, avec un plafond de décote à 12,5 % (2,5 ans maximum). Mais la réalité est encore pire. En effet la réforme 2008 prévoyait que ce plafond augmenterait automatiquement avec la durée de cotisations exigée. Or celle-ci est déjà passée de 40 ans à 41 ans, et le plafond de décote de 2,5 ans à 3,5 ans. La réforme en cours prévoit donc qu'un cheminot qui n'aura pas cotisé 41 ans aura le choix entre perdre jusqu'à 17,5 % de sa pension sous forme de décote, ou travailler 3,5 ans supplémentaires.

Comme la réforme actuelle recule tous les critères d'âge de deux ans, la réalité pour l'immense majorité des cheminots sera de ne pouvoir partir avant 60,5 ans (et 55,5 ans pour les agents de conduite) s'ils veulent conserver une pension digne de ce nom.

En trois ans et deux réformes, les cheminots sont menacés de travailler cinq ans et demi de plus. On comprend leur mobilisation.