Municipaux d'Angers : Une grève déterminée20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

À travers le mouvement sur les retraites

Municipaux d'Angers : Une grève déterminée

Les salariés de la ville d'Angers et de l'agglomération (Angers Loire Métropole) ont déjà participé en nombre aux différentes manifestations et journées d'action organisées depuis le 7 septembre. Mais dans l'après-midi du 12 octobre, dans la foulée du plus gros défilé depuis le début du mouvement, ils ont décidé de rester en grève.

L'impulsion a été donnée par les éboueurs qui, en commun avec des balayeurs, ont bloqué l'accès à l'usine d'incinération et au Centre Technique Environnement (CTE) dès 5 heures le 13 octobre. Ainsi, toute une équipe de militants de la grève, syndiqués (CGT, FO, CFDT) ou non, a pu accueillir les équipes du matin, puis celle de l'après-midi, et expliquer les motifs de la reconduction : faire plier ce gouvernement sur la question des retraites, avant qu'il ne passe aux attaques suivantes (sur la Sécurité sociale, la privatisation des services publics, etc.).

Au cours de la journée, ce sont donc quelques dizaines d'éboueurs et d'agents de la Propreté publique qui sont restés (ou partis) en grève. Pendant que les uns commençaient à mettre en place un piquet bien visible au niveau du rond-point du CTE, les autres essayaient d'étendre le mouvement aux autres services, avec succès : le bâtiment, les jardins et le Centre technique de la Voirie (CTV) s'y sont mis aussi.

Du coup, la grève a rapidement été remarquée en ville. Au CTE (en quelque sorte le « centre névralgique » de la lutte), nous n'avons laissé passer qu'un minimum de véhicules (par exemple le portage des repas aux personnes âgées, ou encore la benne de l'hôpital et ses déchets toxiques), mais aucun camion poubelle n'a été autorisé à circuler. Conséquence : d'abord les poubelles, puis les déchetteries ont commencé à déborder ; et les journalistes n'ont pas tardé à venir voir, mais aussi des cheminots, en grève depuis le 12 eux aussi, des grévistes de la métallurgie et de l'Éducation nationale.

Si tous les employés de la ville et de l'agglo n'ont pas fait le choix de s'engager dans une grève totale, si elle a été mieux suivie chez les éboueurs ou à la voirie que dans d'autres services, il est évident qu'elle a l'assentiment de tous. Ceux qui n'ont pas fait la semaine entière de grève l'ont faite parfois pour un ou plusieurs jours. Les travailleurs des bureaux de l'hôtel de ville ou des bibliothèques, où la grève n'a pu démarrer, ont quand même tenu à apporter un soutien financier, apprécié.

De fait, toute une petite vie s'est organisée autour du barnum du CTE, avec cantine, musique, ballon de foot. et toiles de tente ou camping-car pour la nuit ! Ça discute et ça rigole bien

Les territoriaux d'Angers n'avaient pas connu un mouvement aussi unanime ni aussi prolongé depuis les grèves sur les retraites de 1995 et de 2003. Comme le disait l'un d'entre nous : « On perd peut-être 50 euros par jour, mais une expérience pareille, c'est ça la vraie richesse et c'est se préparer aux luttes suivantes ».

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