Enseignement : L'Éducation nationale travaille « à flux tendu »20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

Dans les entreprises

Enseignement : L'Éducation nationale travaille « à flux tendu »

Le rectorat de Paris voudrait que 200 professeurs des écoles, titulaires-remplaçants dans les écoles primaires ou maternelles, aillent assurer des remplacements en collège. À l'en croire, ces enseignants seraient actuellement inemployés, tandis que des cours ne sont pas assurés en collège.

Les professeurs des écoles refusent ce marchandage, avançant à juste titre qu'ils n'ont pas été formés pour cela : pratiquer des disciplines d'éveil en maternelle ou apprendre à lire et à compter à des enfants de primaire n'a effectivement pas grand-chose à voir avec l'enseignement des mathématiques ou de la géographie à des élèves de troisième. Mais pour le recteur, tout cela, c'est de l'enseignement. C'est un peu comme si les métiers de plombier ou d'électricien étaient interchangeables, puisqu'ils appartiennent tous les deux au secteur du bâtiment !

Le gouvernement a baissé de façon drastique le nombre d'enseignants sans tenir compte de la réalité des effectifs, et les conséquences s'en font sentir un peu plus à chaque rentrée. Le problème du non-remplacement des enseignants va en outre se poser de façon aigüe au retour des vacances de la Toussaint, où une bonne partie des nouveaux nommés va faire le stage d'une semaine... sensé remplacer l'année de formation qu'ils n'ont pas eue. Alors, pour pallier le manque d'enseignants, les rectorats cherchent dans toutes les directions. Ils font appel à des vacataires ou des contractuels, sauf que la plupart ont déjà été affectés et qu'il n'y a plus de réserve, ou ils demandent à des retraités de reprendre du service quelques semaines pour boucher des trous, sans grand succès pour l'instant. La dernière proposition consisterait donc à affecter des titulaires remplaçants à n'importe quel poste, sans se soucier de leur formation ni par conséquent de ce qu'ils peuvent apporter aux élèves.

L'important pour le ministère de l'Éducation nationale n'est pas l'intérêt des élèves, mais le communiqué disant qu'il y a un enseignant en face de chaque classe, même s'il n'a pas été formé dans la discipline qu'on lui demande d'enseigner.

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