Au Mans : Les blocages ont la cote20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

À travers le mouvement sur les retraites

Au Mans : Les blocages ont la cote

Les « blocages » se sont développés au Mans avec la particularité de bénéficier de l'enthousiasme et de la participation de nombreux travailleurs.

Déjà mercredi 13 octobre, au lendemain de la manifestation, un rendez-vous avait été donné, par l'intersyndicale, à tous ceux qui le souhaitaient, à 4 heures du matin dans la zone industrielle, pour bloquer les camions et empêcher les activités. Or, pas loin de 700 personnes s'y sont retrouvées le lendemain avant de se répartir par groupes de plusieurs dizaines ou centaines à différents croisements et ronds-points.

L'intersyndicale a reconduit la même action le vendredi 15 à partir de 5 heures. Là encore le nombre de participants fut impressionnant et plus fort encore : entre 700 et un millier de personnes.

Ce mode d'action correspond dans certaines entreprises à une volonté des travailleurs eux-mêmes : sur des débrayages courts de quelques heures à l'appel des syndicats de chaque entreprise, ils se retrouvent et bloquent la zone industrielle, sans d'ailleurs risquer de se faire poursuivre pour entrave au fonctionnement de leur entreprise.

Ainsi, les Renault se retrouvent à tel rond-point, les Yoplait à tel autre, les territoriaux à tel carrefour, etc.

Et puis surtout c'est un point de ralliement des travailleurs et syndicalistes de tous horizons ; des retraités ; des salariés de l'industrie, des enseignants ou des hospitaliers, du privé comme du public, parfois en grève, parfois pas ; mais qui ont comme point commun de se battre contre la réforme des retraites.

L'ambiance est chaleureuse et fraternelle. Les arguments vont bon train lorsqu'il faut convaincre un routier un peu récalcitrant. De nombreux automobilistes (qui eux peuvent passer) marquent assez souvent leur soutien au mouvement d'une phrase d'encouragement.

Vendredi 15, à partir de 8 heures, le blocage s'est déplacé devant le dépôt pétrolier de la zone industrielle, renforcé lundi 18 par de nombreux camionneurs joints au mouvement. Il durait encore mardi 19 au matin. Le nombre de présents est beaucoup moins important que les matins précédents, mais il y a tout le temps un roulement pour passer devant ce dépôt qui sert un peu de rendez-vous.

Ce mode d'action s'ajoute aussi aux grèves et manifestations et fournit un lieu de rendez-vous convivial à tous ceux qui veulent lutter contre la réforme.

Il fut un temps où Sarkozy disait aimer ceux qui se lèvent tôt, mais il peut être sûr qu'au Mans ce n'est pas réciproque.

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