Portugal : Le gouvernement s'attaque aux classes populaires06/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2201.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : Le gouvernement s'attaque aux classes populaires

Au soir du 29 septembre, le gouvernement portugais a annoncé pour 2011 de nouvelles mesures d'austérité, en particulier la baisse de 5 % de la masse salariale dans la fonction publique, le passage de la TVA de 21 % à 23 %, le gel des retraites et la diminution du RMI.

Ce sont autant d'attaques frontales contre les revenus et le niveau de vie des travailleurs et des couches populaires, car la baisse des salaires dans le secteur public aidera les patrons à faire de même dans leurs entreprises.

Après le Plan de stabilité et de croissance approuvé le 25 mars par le Parlement, après le train de mesures d'austérité présenté le 13 mai, c'est en un an le troisième plan de rigueur qui va frapper les Portugais. Et le gouvernement socialiste de José Socrates a choisi de présenter sa loi de finances 2011 le jour même où des dizaines de milliers de travailleurs venaient de manifester dans les rues de Lisbonne et Porto à l'appel des syndicats, dans le cadre de la journée d'action européenne contre l'austérité !

Selon le gouvernement, ces mesures d'austérité devraient permettre de faire passer le déficit public du pays de 7,3 % du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6 % l'an prochain. Autrement dit c'est aux fonctionnaires, à tous les travailleurs, aux retraités et aux érémistes qu'il veut faire payer les intérêts et le remboursement de l'argent prêté par l'État aux banques pour les aider à surmonter les effets de la crise. Bien malin qui peut dire si le déficit public baissera ou non. Ce qui est sûr, c'est que les revenus de toutes les classes populaires vont baisser.

Les salaires portugais sont parmi les plus bas de l'Union européenne, avec un smic à 475 euros, et le faible niveau des retraites est un scandale. Il y a officiellement 10 % de chômeurs, dont les indemnités sont dérisoires, pour ceux qui y ont droit. Avec ces mesures, c'est le monde du travail tout entier qui va plonger un peu plus vers la misère.

Même la confédération syndicale UGT, pourtant proche du Parti Socialiste, a dénoncé « des mesures socialement inacceptables » et « une attaque brutale contre les travailleurs ». Elle pourrait se joindre à la grève générale appelée pour le 24 novembre par la CGTP, proche du Parti Communiste. Depuis 1988, il n'y a pas eu au Portugal d'appel à une grève générale émanant des deux confédérations. On peut trouver tardive cette date du 24 novembre, placée à quelques semaines des fêtes de fin d'année. En tout cas, il faut souhaiter qu'elle soit une réussite, qu'elle montre, comme partout en Europe, le rejet massif du budget d'austérité par les travailleurs portugais et qu'elle soit une étape dans leur lutte contre les plans de la bourgeoisie et du gouvernement.

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