Lilly Fegersheim (Bas-Rhin) : Les actionnaires n'ont pas besoin de Prozac06/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2201.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lilly Fegersheim (Bas-Rhin) : Les actionnaires n'ont pas besoin de Prozac

Le géant pharmaceutique Lilly, qui emploie 40 000 personnes dans le monde, a décidé l'an dernier de supprimer 5 500 postes. En France, 250 emplois sur les 2 426 que compte le groupe devraient être liquidés, dont l'essentiel (198) sur le site de production de Fegersheim en Alsace, qui emploie 1 660 salariés et est le premier site de production de Lilly dans le monde.

Officiellement, il s'agit de « rationaliser » la production de certains médicaments dont la demande serait en baisse. Mais l'intersyndicale du site dénonce des suppressions d'emplois qui laissent entrevoir un démantèlement de l'activité de Lilly en France et ne sont justifiées que par des choix de la multinationale, et absolument pas par des difficultés économiques.

Lilly - neuvième groupe pharmaceutique mondial - est, comme la plupart des géants de la pharmacie, une entreprise extrêmement riche. Le groupe a encaissé plus de 1,3 milliard de dollars de profits au premier semestre 2010. Sans prendre aucun risque pour son avenir, il pourrait maintenir tous les emplois, quitte à partager le travail dans les périodes creuses.

Mais Lilly, l'inventeur de l'antidépresseur Prozac, en veut toujours plus pour ses actionnaires qui n'en ont, eux, nul besoin : il leur sert un des dividendes les plus élevés des sociétés américaines ! De quoi ne pas les faire sombrer dans la déprime.

Bien sûr, Lilly n'appelle pas « licenciements » ces suppressions d'emplois. Il s'agit pour l'essentiel d'un « programme de cessation anticipée d'activité », en d'autres termes, des cinquantenaires qu'on va gentiment pousser vers la sortie avec une petite indemnité.

Voilà ce que les grands groupes pensent de « l'emploi des seniors » et voilà qui illustre un des mensonges de la loi contre les retraites du trio Sarkozy-Fillon-Woerth.

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