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- Lutte ouvrière n°2201
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Leur société
Les infirmiers anesthésistes en colère
Le 1er octobre, environ deux mille infirmiers anesthésistes, sur les 7 500 qui exercent cette spécialité dans le pays, ont manifesté à Paris dans le quartier vitrine des Champs-Élysées. Ils avaient l'intention d'être reçus par la ministre de la Santé, mais Roselyne Bachelot avait éludé avec désinvolture, prétextant qu'elle voit « des délégations toutes les semaines ».
À défaut de ministre, ce sont les CRS matraques en main qui les ont accueillis, avec une brutalité que des caméras ont enregistrée.
Mobilisés depuis mars, les IADE, les infirmiers anesthésistes diplômés d'État, réclament la reconnaissance de leur spécialisation, qui leur impose, au-delà des trois ans d'école spécialisée post-baccalauréat de tous les infirmiers diplômés, deux années et demie supplémentaires pour acquérir leur qualification spécifique. Cette reconnaissance devrait se traduire par une augmentation de leur salaire.
Ils dénoncent aussi un protocole initié en février dernier par le gouvernement qui permettrait de remplacer, dans les blocs opératoires, un infirmier anesthésiste par un collègue non spécialisé, dans le seul but d'économiser sur le coût d'une intervention chirurgicale.
En grève dans plusieurs villes, Le Mans, Laval, Douai, Perpignan, Périgueux..., malgré les assignations, les IADE ont contraint des établissements hospitaliers à repousser les interventions d'une ou deux semaines. Cette fois, alors qu'elle pratiquait depuis plusieurs mois la politique de la sourde oreille, Bachelot aurait admis avoir « écouté et entendu » les manifestants.
De là à ce qu'elle comprenne, et surtout revienne sur la catastrophique politique d'économies tous azimuts que le gouvernement applique à l'hôpital public - politique dont le problème particulier des IADE n'est qu'une conséquence-- il y a sans doute un grand pas. C'est de toute façon toutes les catégories de personnel des hôpitaux publics, ouvriers, secrétaires, manipulateurs, agents, personnel soignant, médecins compris, qui sont attaquées par cette politique et doivent réagir, ensemble, avec les millions de patients que nous sommes. Il y a urgence.