Il faut des retraites qui permettent de vivre !06/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2201.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Il faut des retraites qui permettent de vivre !

Sarkozy et ses ministres se succèdent pour nous dire que pour préserver les retraites, ne pas diminuer les pensions, il faudrait accepter la réforme en cours qui reporterait l'âge de la retraite à 62 ou 67 ans. C'est un mensonge grossier, car de façon continue et de plus en plus rapidement dans la dernière période, les réformes passées ont eu comme résultat de faire baisser le montant des pensions.

La réforme en cours ne fera qu'accentuer ce mouvement à la baisse et ne permettra en aucune façon de mettre fin à cette dégringolade des ressources des retraités.

Ce qu'on a appelé depuis des années, et encore aujourd'hui, la « sauvegarde des retraites » a consisté à uniquement sauvegarder les revenus des patrons et actionnaires. À eux les exonérations massives de cotisations, aux salariés l'augmentation des cotisations par rapport à ce que payent les patrons et les ponctions toujours plus élevées sur les salaires. Et finalement, tous ces sacrifices n'auront eu comme conséquence que d'obliger les retraités à devoir survivre avec des pensions toujours plus réduites.

À elle seule la réforme Balladur de 1993 a entraîné une baisse moyenne des pensions de 20 à 25 %. Beaucoup plus pour les femmes qui ont été obligées de suspendre leur travail pendant quelques années. La réforme Fillon de 2003 a confirmé ce mouvement de recul, en l'élargissant aux salariés du secteur public. Des millions de retraités se retrouvent avec comme ressources, un millier d'euros, voire quelques centaines.

Le mot réforme n'a jamais été employé autrement que pour présenter des reculs imposés aux salariés et retraités. Dans la bouche de la droite comme de la gauche d'ailleurs.

Alors, quand le gouvernement parle de garantir le « système par répartition des retraites », c'est-à-dire un système où les actifs financent les pensions de ceux qui sont à la retraite, il ment.

Depuis plus de dix ans, gouvernements de droite ou de gauche ont vanté les mérites des systèmes permettant de compléter la retraite de base. Il y a bien longtemps que les cadres dirigeants des entreprises se sont octroyé des retraites dites dorées. Mais pour les salariés, c'est là un miroir aux alouettes. Le sacrifice que pourraient faire ceux qui en auraient les moyens afin de se constituer un complément de retraite risque de s'envoler à la moindre bourrasque boursière. Des dizaines de millions de salariés dans le monde en ont été victimes en 2008. Les seuls bénéficiaires des retraites par capitalisation sont à tout coup les assurances qui reçoivent cet argent et peuvent spéculer avec.

Et puis surtout, un bien plus grand nombre de travailleurs, ceux qui n'arrivent déjà pas à boucler les fins de mois aujourd'hui avec leur salaire, n'auraient comme seule perspective que de se contenter d'une pension misérable, les transformant d'un coup en retraités pauvres.

Alors oui, il faut défendre les retraites, en demandant que celles-ci permettent enfin à tous d'en vivre décemment.

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