Augmentation de la taxe foncière : Les communes étranglées par l'État06/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2201.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Augmentation de la taxe foncière : Les communes étranglées par l'État

Les personnes propriétaires de leur logement doivent s'acquitter avant le 15 octobre de la taxe foncière due aux collectivités locales. Pour les travailleurs et les petites gens, la note risque d'être salée car le journal Le Parisien relève que nombre de collectivités ont relevé leur taux d'imposition, parfois fortement.

Il y a bien sûr des disparités entre les communes, la façon dont elles sont gérées, leurs ressources, leurs possibilités et la manière dont elles comptent utiliser le produit de ces augmentations d'impôts. Mais il y a aussi un phénomène général qui les frappe toutes : l'État se décharge de plus en plus de toute une série de dépenses sur les collectivités territoriales, régions, départements, communautés de communes, communes.

Ainsi ce sont désormais les collectivités qui assument la plus grande partie de l'aide sociale, qu'elle concerne les chômeurs, les handicapés ou les personnes âgées. Or l'appauvrissement global de la population, accéléré par la volonté gouvernementale de faire payer la crise aux travailleurs, fait exploser les besoins d'aide sociale.

D'un autre côté, les recettes des collectivités territoriales sont en baisse, surtout la partie qui est assise sur l'activité économique. Soit elle est diminuée par les cadeaux faits au patronat, comme la suppression de la taxe professionnelle, soit elle est réduite automatiquement par la baisse de l'activité, les fermetures d'entreprises par exemple.

En transférant les dépenses sur les communes, l'État avait bien entendu promis des compensations. Or le ministre du Budget vient d'annoncer que les dotations de l'État en direction des collectivités territoriales sont gelées, c'est-à-dire de fait diminuées, pour les trois ans à venir. Cette décision risque de contraindre bien des communes populaires à devoir choisir entre augmenter les impôts, renoncer à des projets utiles à la population, diminuer les aides sociales, ou un peu de tout cela à la fois. Mais, de toute façon, la note sera payée par la population. Et cela d'autant plus que la ville sera populaire et déjà frappée par le chômage.

Le gouvernement prend cette décision en toute connaissance de cause. Le rapport sur les finances locales que vient de publier le ministère de l'Intérieur annonce par exemple que « les départements sont confrontés à un effet de ciseaux, entre d'une part des recettes au dynamisme ralenti et d'autre part des dépenses sociales en forte croissance ». Mais, l'ayant dit, il les enfonce un peu plus !

Partager