Retraites : Laurence Parisot, le triomphe modeste... mais un peu rapide22/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : Laurence Parisot, le triomphe modeste... mais un peu rapide

« Il est évident que nous avons apporté nos éléments de réflexions », répondait Laurence Parisot le 21 septembre sur France Inter à la journaliste Audrey Pulvar qui tentait de lui faire dire que la « réforme » des retraites était précisément celle que voulait le Medef.

Mais le patronat n'est pas le seul inspirateur du texte voté par la majorité présidentielle, se défend-elle modestement. Les syndicats aussi, par exemple, ont donné leur avis, notamment sur le « concept de pénibilité ». Certes, le Medef a été le premier à dire qu'il fallait « bouger sur l'âge légal de départ », admet-elle, reprenant le refrain sur l'allongement de la longévité. Emportée par son élan, n'avait-elle pas déjà affirmé, en février dernier, que, l'espérance de vie approchant les cent ans, on ne pouvait pas, tout de même, imaginer de rester trente ou quarante années sans travailler...

Il n'y aura donc pas, bien que certains sondages n'y soient pas complètement opposés, d'augmentation des cotisations retraite, pas de taxes sur les entreprises, suggère la journaliste. « Heureusement ! », s'écrie du fond du coeur Mme Parisot, versant une larme sur la compétitivité des entreprises, mise en danger selon elle par la simple idée d'une augmentation de leurs cotisations.

Au demeurant, pourquoi faire une fixation sur ce « détail » qu'est le recul de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans ? Et d'affirmer que 40 % de ceux qui, chaque année, demanderont à partir pourront bénéficier des mesures de pénibilité ou autres arrangements possibles. Y a-t-il donc là de quoi faire tout une affaire ?

« On se demande pourquoi les syndicats appellent encore à la mobilisation », commente alors Audrey Pulvar, discrètement ironique. « Mais parce qu'on ne leur explique pas assez ! », répond Parisot. Tout est donc pour le mieux, explique-t-elle, à coup de nécessaire « justice entre les générations » et de « préservation du système de retraite par répartition »... pimenté de « quelques éléments d'épargne-retraite ».

Alors, plus Mme Parisot « expliquera », et plus des millions de travailleurs refuseront très majoritairement la violente attaque qu'est cette « réforme », et le montreront dans la rue !

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