Renault-Flins (Yvelines) Grève à TFN (groupe Veolia) : Les travailleurs ne se laissent pas faire22/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins (Yvelines) Grève à TFN (groupe Veolia) : Les travailleurs ne se laissent pas faire

La tâche des ouvriers de TFN, sous-traitant de Renault sur le site de Flins, est de collecter, trier et expédier les déchets de l'usine. Répartis sur différents chantiers dans l'usine, ils font le tri et le nettoyage des emballages, les déchets étant ensuite compactés dans d'énormes machines. Certains sont chargés de débarrasser le bord des chaînes des cartons, papiers et plastiques qui emballent les pièces de voitures.

Mardi 14 septembre, ils ont décidé d'arrêter le travail après que la direction de TFN leur avait annoncé qu'elle avait perdu le marché et que l'activité serait reprise, le 1er octobre, par un autre sous-traitant, Sita du groupe Suez. La décision de répartir autrement les marchés entre les sous-traitants a été prise par la direction du groupe Renault et toucherait dix-neuf sites. Sans conséquence pour le haut cadre qui a pris cette décision, elle est lourde de menaces pour les travailleurs de TFN.

En effet, sous prétexte que les deux sociétés ne dépendent pas de la même convention collective et que Sita aurait son propre matériel, ce repreneur voulait imposer aux travailleurs de démissionner individuellement avant d'être, éventuellement, réembauchés sans leur ancienneté, et... pas tous, loin de là ! Pour les plus anciens, la perte de salaire serait entre 200 et 300 euros !

Dès le 15 au soir, après une journée de grève, la direction de TFN changeait de ton. Les 26 grévistes - sur 27 employés du site - étaient reçus par un cadre de Veolia : il n'était déjà plus question de démissions mais d'un accord entre TFN, le salarié et Sita. Mais la grève a continué pour le maintien de tous les emplois et la prime d'ancienneté.

Dans l'usine, les cartons s'accumulaient et la pagaille aussi. Les quelques cadres envoyés par Veolia pour remplacer les grévistes étaient plutôt inefficaces...

Le lendemain, la grève continuait avec la même unanimité, et sur le bord des chaînes, la pagaille aussi. Les pièces neuves arrivaient avec difficulté jusqu'aux abords des chaînes. La direction de TFN essayait de mettre fin au mouvement en tentant des manoeuvres du genre : « Si vous reprenez aujourd'hui, on avance la rencontre avec Sita à jeudi au lieu de vendredi ! »

En fait, une réunion eut bien lieu jeudi 16 entre les grévistes, Sita et TFN. Le lendemain, un comité d'entreprise extraordinaire était convoqué et la direction de TFN publiait une liste des dix-neuf personnes réembauchées par Sita, sans aucune nouvelle proposition.

Le week-end du 18 et 19 septembre, la direction de Renault faisait visiter l'usine pour la journée du patrimoine ! Les visiteurs ont pu admirer les tas de cartons, les poubelles qui débordaient.

Lundi 20, la grève et les tractations avec TFN et Sita continuaient. Les salaires pour certains ne baisseraient pas, en incluant la prime du 13e mois, mais pour les plus anciens il y aura une perte. Les huit ouvriers non réembauchés par Sita garderaient un emploi chez TFN-Veolia et des propositions de postes seraient faites jusqu'à satisfaction. Enfin la direction propose des licenciements au lieu de démissions, avec versement d'indemnités aux embauchés par le nouveau sous-traitant. C'est cet accord de fin de conflit qui a été accepté, le 20 septembre, par les grévistes, qui ont repris le travail conscients d'avoir défendu leur emploi et leur dignité.

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