Les parents d'élèves nettement moins satisfaits que le ministre22/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les parents d'élèves nettement moins satisfaits que le ministre

À trois semaines des élections de parents d'élèves dans les conseils d'administration des collèges et des lycées, la fédération de parents FCPE annonce son propre bilan de la rentrée scolaire, au sujet de laquelle le ministre Luc Chatel se déclarait par avance satisfait.

La FCPE signale des classes de plus en plus chargées dans les collèges - une moyenne qui serait passée de 27-28 élèves par classe à 30-31 - et dans les lycées - au-delà de 35 élèves par classe en moyenne. Des options supprimées, comme, dans la Marne, ces collégiens en classe européenne qui ne peuvent poursuivre au lycée, la section ayant disparu. De moins en moins d'enfants de moins de trois ans sont acceptés dans les écoles maternelles, accueil tombé de 35 % entre 1981 et 2002, à 15 %. La formation des nouveaux enseignants ? « Calamiteuse », jugent les représentants de parents, en faisant allusion aux jeunes diplômés envoyés devant des classes avec, pour tout viatique, quelques heures de réunion avec des formateurs.

Et surtout, le bât blesse sur la question du remplacement des enseignants absents, en congé maladie ou maternité, par exemple. Le ministre s'était engagé devant la FCPE à supprimer dès cette rentrée le délai de « carence » de deux semaines avant la fin duquel un professeur de collège ou de lycée n'était pas remplacé, à défaut de la bonne volonté d'un collègue assurant ses cours, ses préparations, ses corrections, et ce à condition que les emplois du temps soient compatibles, situation rare. C'était en effet pas moins de deux millions d'heures de cours qui n'avaient pas été assurées pendant l'année 2008-2009 !

Mais les 16 000 emplois supprimés cette année - à la suite de trente mille autres - comprennent de nombreux postes de professeurs-remplaçants... La presse cite le cas caricatural d'une classe de 1ère scientifique d'un lycée de Grasse où la professeure de mathématiques, en congé maternité, avait donc été remplacée par un remplaçant... en poste en Nouvelle-Calédonie jusqu'en février 2011 ; ce remplaçant a donc été remplacé par un autre... malheureusement en congé de paternité. Cette situation, la FCPE en connaît parfaitement la responsable : la politique de suppressions d'emplois dans l'Éducation nationale.

Elle considère de plus, à juste titre, qu'il est plutôt mal venu de la part du gouvernement, dans ce contexte, de menacer des parents de sanctions financières pour quelques demi-journées d'absence de leurs enfants !

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