Élection des juges : Quand Hortefeux joue les sans-culottes22/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Élection des juges : Quand Hortefeux joue les sans-culottes

Faisant feu de tout bois pour alimenter sa campagne sécuritaire, Brice Hortefeux a lancé l'idée qu'on pourrait « réfléchir à l'élection des juges de l'application des peines, voire à celles des présidents du tribunal correctionnel ». Il va même jusqu'à se référer à la Révolution française qui, dit-il, avait inscrit dans une loi adoptée en août 1790 « le principe démocratique de l'élection des juges pour six ans ».

Il oublie qu'à cette époque il ne faisait pas toujours bon être un de ces privilégiés de la classe dominante, alors qu'aujourd'hui ils sont choyés par le gouvernement dans lequel siège le citoyen Hortefeux.

En fait, Hortefeux se moque éperdument que les juges soient élus. S'il évoque cet aspect, c'est uniquement pour dénoncer un prétendu laxisme de la justice, à qui il reproche de ne pas toujours épouser la logique policière et répressive qui inspire le gouvernement. Il insinue par cette proposition que le peuple, tel qu'il l'imagine, serait plus sévère. C'est à voir! Surtout si on donnait accès à la population à une information complète, au lieu de cette propagande sécuritaire, et de cette bouillie racoleuse qu'on leur sert en montant en épingle les faits divers les plus crapuleux.

Quand Hortefeux en vient à invoquer les principes démocratiques, qui peut le croire sérieusement ? Il serait bon, pourtant, que ces principes existent réellement, appliqués à des aspects qui concernent la vie de la population, dans son quotidien. Pour commencer, pourquoi ne pourrait-on pas donner à celle-ci le droit de révoquer ses élus lorsqu'ils font le contraire de ce à quoi ils se sont engagés pour être élus ? En un mot pourquoi ceux qui se présentent à tout propos comme « les élus du peuple » ne seraient-ils pas soumis au contrôle de ceux qui les ont élus ? Ce serait bien plus important et bien plus nécessaire que cette mesure hypocrite, démagogique et de toute façon bidon, relative à l'élection des juges.

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