Anglet, puis Bordeaux : Des gens du voyage traités en indésirables18/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2194.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Anglet, puis Bordeaux : Des gens du voyage traités en indésirables

Après avoir été expulsés par les CRS d'un stade à Anglet, où ils s'étaient installés depuis le début du mois d'août, plusieurs centaines de gens du voyage ont manifesté le 15 août à Bordeaux, bloquant le pont d'Aquitaine et provoquant de gigantesques embouteillages sur ce tronçon de la rocade bordelaise. Délogés par la police, ils bloquent, depuis, des voies menant à la zone commerciale de Bordeaux-Lac avec 250 caravanes et véhicules.

Ils reprochent au maire de Bordeaux, l'ancien Premier ministre Alain Juppé, de leur avoir interdit l'accès aux pelouses de la plaine des Sports de ce quartier, où ils avaient tenté de pénétrer le 15 août. Ils se disent également victimes de la campagne raciste et xénophobe lancée par Sarkozy, qui stigmatise les gens du voyage.

Depuis, Juppé prétend leur avoir fait deux autres propositions d'accueil. Des « solutions » que ces derniers ont refusées car elles n'en sont pas. En effet il s'agit d'un vaste parking asphalté où, selon leur porte-parole, « il fait 40 degrés l'été et qu'il est très mal fréquenté ». Quant à l'autre aire proposée, elle est située à côté d'une déchetterie et est « infecte », « insalubre », et de toute façon trop petite pour accueillir l'ensemble de leur communauté.

Alors, le bras de fer continue car, comme le soulignait un des membres de la communauté des gens du voyage excédé, « nous sommes libres de voyager, mais pas de nous arrêter ! »

L'attitude de Juppé illustre le traitement réservé à la communauté des gens du voyage dans beaucoup de villes. En dépit de la loi qui, depuis juillet 2000, oblige les communes de plus de 5 000 habitants à offrir des aires permanentes d'accueil, beaucoup de villes manquent d'équipements de ce type. Car les maires traînent les pieds pour se mettre en conformité, d'autant que la loi ne prévoit aucune sanction contre ceux qui refuseraient de l'appliquer. Face à cette situation, les gens du voyage n'ont donc pas d'autre choix que d'essayer de s'installer « illégalement », là où ils le peuvent.

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