Le gouvernement a décidé de diminuer les « aides à la pierre », ces subventions accordées aux bailleurs de logements sociaux pour construire ou rénover des HLM. De 630 millions d'euros (dont 150 dans le cadre du plan de relance) en 2010, elles tomberont à 450 millions d'euros en 2011, 360 millions en 2012 et 280 millions en 2013.

Pour le président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), l'organisme qui regroupe les bailleurs de logements sociaux, ce serait encore pire puisqu'il donne le chiffre de 160 millions d'euros de subventions seulement en 2011.

Dans le même temps, sous prétexte de compenser ces baisses, le gouvernement fera payer dès 2011 aux bailleurs une nouvelle « contribution de péréquation » qui devrait rapporter 340 millions d'euros par an pendant trois ans. Le président de l'USH parle d'un « véritable hold-up » et dénonce le désengagement massif de l'État qui entend payer le moins possible pour le logement social. Il annonce qu'avec ces centaines de millions en moins, dès 2011, 20 000 logements neufs ne seront pas mis en chantier, ce qui aggravera encore le manque de logements. Le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre estime à un million le manque de logements et à dix millions le nombre de personnes mal logées, de l'absence de logis au logement surpeuplé...

Entre donner des milliards aux banquiers, faire des cadeaux aux plus riches et investir massivement dans la construction de logements qui manquent dramatiquement, le gouvernement a choisi, et la première victime de ces choix, c'est la population laborieuse.