General Motors : Appel à la raison ou trahison ?28/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2191.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors : Appel à la raison ou trahison ?

Nous avons par ailleurs fait référence, dans ces colonnes, à « l'Appel à la raison » publié le jeudi 22 juillet par les Dernières Nouvelles d'Alsace. La présentation de cet appel par le journal est sans ambiguïté : « Les élus des quatre grandes collectivités alsaciennes, plusieurs parlementaires et le représentant de l'État et toutes couleurs politiques confondues invitent les salariés de GM à accepter la proposition de reprise qui leur est faite par l'américain GM Company ».

Cet appel émane en effet d'un « comité de suivi » créé spécialement pour suivre le sort de GM Strasbourg, un comité dont le porte-parole a déclaré : « Les élus ont noté que l'accord proposé aux salariés par GM Company est respectueux, ils en ont vérifié les conditions et les engagements ». Suit cette phrase parfaitement hypocrite : « Les élus et les représentants de l'État affirment leur soutien actif aux salariés de GM Strasbourg et au projet qui leur est présenté ».

Pour qui douterait du sérieux de ce comité, son porte-parole précise : « Les élus tenaient à entendre le représentant de l'acheteur et à vérifier les conditions de l'accord noir sur blanc ». Entendre tous les représentants des salariés aurait sans doute été trop leur demander. En tout cas, cela leur paraissait inutile pour conclure : « Les élus ont maintenant la certitude que ce projet est le moins mauvais possible ».

Que les élus de droite participant à ce comité aient ainsi délivré ce blanc-seing à la direction de GM Company n'a rien de surprenant. Que des élus se proclamant « socialistes » aient fait la même chose est plus étonnant... du moins pour ceux qui ont encore des illusions sur ce que ferait le Parti Socialiste au gouvernement. Or, parmi les membres de ce comité, en plus de Catherine Trautmann, ancien ministre des gouvernements Rocard et Jospin et actuelle vice-présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg, on trouve Roland Ries, actuel sénateur-maire socialiste de Strasbourg et Jacques Bigot, président de la Communauté urbaine de Strasbourg. Bref les représentants les plus en vue du Parti Socialiste dans le Bas-Rhin.

En guise « d'appel à la raison », ce qui s'est manifesté le 22 juillet, c'est l'union sacrée entre la droite, le PS, les représentants de l'État et le patronat pour défendre un projet qui prétend imposer à toutes les organisations syndicales de GM-Strasbourg l'acceptation de nouveaux sacrifices pour les travailleurs.

On ne peut que se réjouir du fait que la CGT de GM Strasbourg leur ait infligé un désaveu.

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