Heuliez - Cerizay (Deux-Sèvres) : L'État et la région subventionnent les licenciements14/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2189.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Heuliez - Cerizay (Deux-Sèvres) : L'État et la région subventionnent les licenciements

Le constructeur automobile Heuliez de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, a été repris le 30 juin par un trio franco-allemand : BGI reprend les activités emboutissage et carrossage, tandis que Conenergy et Kohl reprennent les activités véhicule électrique.

Après le désistement pendant l'année écoulée de multiples repreneurs annoncés par Ségolène Royal ou Dominique Bussereau, dont l'escroc Louis Petiet, PDG du groupe BKC, les politiciens de droite comme de gauche se réjouissent de cette reprise et se disputent pour s'en attribuer le mérite. Royal se vante d'avoir sauvé l'entreprise en assurant l'intérim jusqu'à sa reprise, la région Poitou-Charentes qu'elle dirige en étant devenue actionnaire à 30 %, tandis qu'Estrosi, le ministre de l'Industrie, a promis une aide de 10 millions d'euros de la part de l'État, et met au défi la région dirigée par Royal - qu'il traite de « truqueuse et menteuse » - d'en aligner autant.

Cette satisfaction indécente, sur fond de querelles et de cinéma, est à l'opposé de l'état d'esprit des travailleurs de l'entreprise. Chez les 600 salariés restants (400 sur 1 000 avaient déjà été licenciés en 2009), l'angoisse domine dans l'attente de l'arrivée de 127 lettres de licenciement, sans que l'on sache quels sont les emplois menacés.

Sont indécentes aussi ces subventions publiques à des repreneurs riches à millions, qui avaient pourtant annoncé leur intention de licencier. D'autant plus que même les emplois maintenus pour le moment n'ont aucune garantie de l'être dans l'avenir.

La fortune des anciens propriétaires, la famille Quéveau, qui se monte à une centaine de millions d'euros, doit être mise à contribution pour maintenir l'emploi. Et les licenciements doivent être interdits aux nouveaux propriétaires, sous peine de réquisition de l'entreprise qu'ils viennent d'acquérir.

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