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- Lutte ouvrière n°2189
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Leur société
Défilé du 14 juillet :
Assassins de toutes les armées...
Après avoir invité à déjeuner les chefs d'État de treize anciennes colonies africaines, du Tchad au Congo en passant par le Sénégal et le Gabon, Sarkozy se vante d'avoir voulu mettre à l'honneur leurs armées en les associant au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées.
Comme l'ont dénoncé nombre d'organisations africaines et françaises, il s'agissait pour le gouvernement, non pas de célébrer le cinquantenaire des indépendances en Afrique, mais de réaffirmer ses liens avec les réseaux de la Françafrique. Fussent-ils constitués de dictateurs, de putschistes ou de chefs d'État corrompus, responsables pour certains du massacre d'une partie de leur population, ou de s'être rendus complices d'assassinats d'opposants politiques.
Dans ces pays, que les groupes français ont exploités sans retenue durant des décennies de domination coloniale, les intérêts de Bolloré, Areva et Bouygues n'ont que faire de la pauvreté et des droits des populations autochtones.
Face à ceux qui lui reprochaient également d'avoir fait défiler « des troupes dirigées par des criminels », l'Élysée a tenté de se défendre en affirmant, sans rire, que « tous les contrôles ont été faits pour éviter que défilent des personnes qui font l'objet de poursuites ».
Il est vrai qu'aux côtés des légionnaires et des parachutistes français, dont les régiments se sont si bien illustrés dans les guerres coloniales, notamment par la torture et les massacres de populations, et qui continuent à faire tant de victimes au nom des accords de coopération militaire, les assassins en uniforme d'un Bongo ou d'un Sassou N'Guesso ne dépareraient pas beaucoup !