Deux cent trente-cinq personnes, dont une soixantaine d'enfants, ont trouvé la mort, et plus d'une centaine d'autres ont été plus ou moins grièvement brûlées suite à l'explosion le 2 juillet d'un camion-citerne d'essence accidenté dans le centre de la ville de Sange, à l'est de la République démocratique du Congo.

La circulation est importante sur la route qui traverse cette ville de 50 000 habitants, proche de la frontière du Burundi. Une route étroite et dangereuse à l'endroit où l'accident s'est produit.

Malgré les avertissements du chauffeur, qui craignait une explosion, beaucoup de gens sont venus récupérer de l'essence qui fuyait du camion renversé sur le bas-côté. Ce sont les premières victimes.

L'immense flamme qui a suivi a ensuite détruit une vingtaine de maisons en pisé et embrasé un cinéma proche, qui diffusait des retransmissions de matchs de la Coupe du monde.

On ne sait rien de l'état du camion, la police imputant l'accident à un excès de vitesse. Mais le mauvais état des infrastructures, de la route (certains témoignages évoquent un affaissement au passage du camion), la pauvreté des maisons en terre, recouvertes de paille, le dénuement de la population, qui seul explique que la peur n'ait pas suffi à écarter les personnes qui cherchaient à récupérer de l'essence, tout cela n'est pas un accident. C'est dû au sous-développement du continent africain, pillé depuis des siècles par le colonialisme puis par l'impérialisme, et qui n'en finit pas de payer son tribut aux puissants de ce monde.