Mercredi 30 juin, la cour d'appel de Douai saisie par le Comité central d'entreprise de Total a ordonné que Total reprenne dans un délai de quinze jours le raffinage interrompu depuis le 14 septembre dernier à la raffinerie des Flandres de Dunkerque. Total avait en effet pris les décisions de fermeture provisoire, puis définitive (le 8 mars 2010) sans consultation préalable du CCE. Le tribunal a ajouté une astreinte de 100 000 euros par jour de retard en cas de non-exécution de son jugement.

Les travailleurs de la raffinerie des Flandres qui luttent tous les jours depuis le 12 janvier pour sauvegarder leur emploi à Dunkerque et celui des 450 sous-traitants ont accueilli cette décision avec joie. Ils ont le sentiment de ne pas s'être laissé faire par un trust si sûr de sa richesse et de son importance qu'il n'a même pas respecté les quelques procédures prévues par la loi. Ils ont porté un coup au Goliath patronal et ils en sont fiers.

Ils sont aussi sans illusion sur la réaction des dirigeants de Total. Jusqu'à présent, ceux-ci n'ont rien laissé paraître de leurs intentions. Mais durant ces mois de lutte, les travailleurs ont eu maintes occasions de réaliser que ces dirigeants étaient capables de tous les mensonges, fourberies et mauvais coups pour arriver à leurs fins.

La condamnation de Total a redonné aux travailleurs de la raffinerie un bon coup de moral et c'est important pour les mois qui viennent !