Poste Paris-Louvre : La direction veut licencier une travailleuse pour inaptitude physique07/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une-2188.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Poste Paris-Louvre : La direction veut licencier une travailleuse pour inaptitude physique

Il y a quelques semaines, le syndicat des médecins de prévention de La Poste adressait une sévère mise en garde aux dirigeants de l'entreprise sur les conséquences des suppressions d'emplois et la dégradation des conditions de travail qu'elle entraîne. Nous en avons une illustration à la poste du Louvre, où la direction veut licencier une employée pour inaptitude physique en prétendant qu'il n'y aurait aucun poste à lui proposer.

À la suite d'un accident de travail dans le centre de tri où elle avait commencé à travailler il y a dix ans, cette collègue avait été reclassée à la distribution du courrier sur le deuxième arrondissement, avec une tournée aménagée. L'aménagement en question se réduisait à la fourniture d'un caddie motorisé, et au fait que la tournée soit proche du bureau. Mais pour le reste, sa tournée s'est peu à peu allongée en proportion des emplois supprimés. Sur l'arrondissement, le nombre de tournées est passé en cinq ans de 80 à 52 ! Rien d'étonnant donc à ce qu'en mars dernier le médecin de prévention ait constaté son inaptitude définitive à tout emploi de facteur.

Mais là où l'on touche au cynisme, c'est quand, au terme d'un arrêt de travail en avril dernier, il lui fut demandé de rester chez elle. Trois propositions de reclassement lui seraient faites. La première proposition arriva d'ailleurs à ce moment-là. Alors qu'elle élève seule un enfant de 7 ans, La Poste osa lui proposer un poste à la Plate-forme industrielle de courrier de Gonesse, à une heure et demie de trajet de Lognes, où elle habite, et en horaire 15 h - 22 h. Il faut dire qu'à Lognes précisément est pourtant implantée une autre plate-forme de La Poste.

Bien entendu, elle ne pouvait accepter de tels horaires, si loin de chez elle. La suite a prouvé qu'il ne s'agissait pas d'une simple maladresse accidentelle de la direction, mais que celle-ci avait décidé de l'évincer en profitant du fait qu'elle restait chez elle. Deux mois plus tard, il lui était annoncé qu'il n'y avait aucun autre emploi à lui proposer sur tout le groupe La Poste (270 000 salariés) et qu'elle était convoquée le 29 juin pour un entretien préalable au licenciement.

En apprenant cela, les postiers indignés commencèrent à se mobiliser. Non seulement l'attitude de La Poste est révoltante mais, au-delà du sort scandaleux qu'elle veut faire à cette collègue, chacun peut se sentir menacé. La Poste veut supprimer 50 000 emplois sur 270 000 dans les années qui viennent, et chacun voit bien que tous les prétextes sont maintenant bons ! Une trentaine de facteurs allèrent le dire à la direction du Centre, et la mobilisation va continuer à s'étendre pour empêcher ce licenciement et obtenir un vrai reclassement. Ce ne serait pas un problème sans l'acharnement de la direction à réduire le personnel, car rien qu'à la poste du Louvre plusieurs emplois existent qui seraient parfaitement adaptés.

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