Les économies du gouvernement : Sur le dos des plus pauvres07/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une-2188.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Leur société

Les économies du gouvernement : Sur le dos des plus pauvres

Mardi 6 juillet, le ministre du Budget a proposé au Parlement un plan d'économies sur les dépenses publiques. Ne niant pas que le déficit de l'État et sa dette colossale ont été encore augmentés par le « plan de relance » de l'an passé, c'est-à-dire par les nouveaux cadeaux faits aux grandes entreprises, le gouvernement propose de présenter la facture aux classes populaires en réduisant ce qu'il appelle les « aides sociales ».

Ainsi, un étudiant touchant l'APL pour son logement ne pourra plus compter comme une demi-part fiscale pour ses parents. Autrement dit, les enfants des familles populaires ne pourront plus faire d'études loin de chez eux. Ce qui réduira leur choix et même en supprimera la possibilité pour ceux qui habitent des petites villes sans université. Les enfants de classes aisées, qui de toute façon n'avaient pas droit à l'APL, continueront à compter pour une (grosse) demi-part sur les impôts de leurs parents et à faire les études qui les tentent dans les villes qui leur plaisent !

Le nombre « d'emplois aidés » passera de 400 000 à 340 000 et l'État ne prendra plus en charge que 80 % de leur financement. Cela fait bien plus de 60 000 jeunes supplémentaires qui ne trouveront pas de travail. Car les municipalités et les associations qui ont recours à ce type d'emploi en diminueront le nombre, puisqu'ils leur coûteront deux fois plus cher. De plus, ce sont souvent des emplois utiles à la population qui sont ainsi menacés, comme l'encadrement de jeunes par les associations ou les multiples tâches de service public que remplissent les collectivités territoriales et les établissements d'enseignement.

Une mesure vient toutefois égratigner les familles bourgeoises : la suppression d'une partie du dégrèvement de cotisations patronales sur les salaires des employés de maison. Le plus important, pour les familles ayant les moyens d'avoir du personnel, est toutefois maintenu : une partie du salaire des employés de maison continuera à être déduit du montant des impôts de leurs patrons. Le gouvernement veut faire des économies, mais pas au point de priver les siens des petits agréments de la vie : par exemple, se dire que non seulement on n'a pas besoin de faire son lit et de vider sa poubelle, mais qu'en plus c'est la collectivité qui paye !

L'égratignure en question n'est là que pour permettre à Baroin d'annoncer la fin du dégrèvement de cotisations patronales sur les bas salaires pour les associations s'occupant de « services à la personne ». Et de présenter cela comme une mesure de justice, puisque le gouvernement traite de la même façon un bourgeois employant un majordome et un vieux travailleur vivant seul qui a besoin qu'on l'aide pour son ménage et sa cuisine...

Le sens de la justice du ministre du Budget ne va pas jusqu'à le faire revenir sur le dégrèvement de cotisations sociales accordé depuis des années, sur tous les bas salaires, à toutes les entreprises privées. Un cadeau royal, d'autant plus gros que les entreprises sont grandes, et une cause majeure du soi-disant déficit des caisses sociales.

Mais vider les caisses publiques dans les coffres-forts privés est justement la tâche de ce gouvernement, comme ce nouveau « plan d'économies » vient une nouvelle fois de le démontrer.

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