Jacob Delafon - Brive (Corrèze) : Coup de colère des travailleurs licenciés07/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une-2188.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Jacob Delafon - Brive (Corrèze) : Coup de colère des travailleurs licenciés

Les ouvriers de l'entreprise de céramique sanitaire Jacob Delafon à Brive ont retenu le directeur de Kohler France (groupe qui possède Jacob Delafon), François Guigues, de 1 h du matin à 19 h, jeudi 1er juillet. Ils ont aussi bloqué tous les stocks.

L'usine ferme à la fin du mois, laissant sur le pavé 139 travailleurs embauchés et 20 intérimaires.

Les travailleurs de Jacob Delafon demandaient un minimum de 30 000 euros d'indemnité de licenciement pour tous. Le PDG ne voulait pas aller au-delà de 25 000 euros. À 19 h, il cédait 29 000 euros minimum et 30 000 euros pour certaines catégories. Les salariés ont exigé que les intérimaires soient eux aussi concernés par ces indemnités.

Depuis le mois de mars où a été annoncée la fermeture de l'usine, la colère monte contre la direction qui a prouvé qu'elle voulait jeter à la rue les salariés avec le minimum. Les ouvriers ont bloqué l'usine à plusieurs reprises, contre la fermeture, et pour obtenir des conditions un peu moins mauvaises de licenciement.

Même l'inspecteur du travail a signé un procès-verbal de carence du plan de sauvegarde de l'emploi. Les propositions de reclassement sont des plus floues. Il note un « manquement aux obligations de formation... », l'absence « d'efforts financiers suffisants ».

La multinationale Kohler dit vouloir « rentabiliser ses usines de France » qui, selon elle, ne tourneraient qu'à 60 % de leur capacité, à cause de la crise. En début d'année, elle a investi 20 millions d'euros dans son usine du Maroc et vient de s'installer en Algérie. Elle possède 46 sites de par le monde, dont 24 aux USA, et emploie 27 000 salariés.

Crise ou pas, Kohler a les moyens de payer. Son PDG, Herbert Kohler, milliardaire américain, fait partie des 365 familles les plus riches du monde. Les travailleurs licenciés ont pu le voir sur Internet jouant au golf, perdant des sommes folles à Las Vegas, ou recevoir des prix pour sa fondation.

Alors qu'eux se demandent comment ils vont vivre demain, ils ont eu raison de piquer un coup de colère !

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