À 3 h du matin le 16 juin, une cheminote de 34 ans, conseillère prévention à l'équipement SNCF a été tuée sur le coup par une élingue lors du déchargement de longs rails soudés. Elle s'était déplacée de Tours sur un chantier de nuit entre Brive et Capdenac dans le Lot, suite à un accident du travail qui avait eu lieu quelque temps auparavant.

Elle avait déjà estimé que l'éclairage artificiel était insuffisant, elle expliquait qu'elle intervenait dans le cadre de l'amélioration de la sécurité, se faisait exposer les conditions de travail et prenait des photos. Cette nuit-là il pleuvait, le chargement de rails était décalé sur les wagons, le déchargement était effectué en courbe, le chevalet reliant l'élingue au rail a lâché et l'élingue l'a frappée en pleine tête.

Depuis quelques années, la SNCF s'est dirigée vers des travaux de nuit pour le renouvellement des voies. Les pressions pour faire vite sont multipliées parce que les intervalles de temps disponibles pour ces travaux sont prévus au plus court. De jour, comme de nuit, il faut que le plus possible de travail soit fait. Parce qu'ils avaient multiplié des périodes de nuit depuis plus d'un an, un certain nombre de cheminots présents sur ce chantier, rejoints par une partie de la hiérarchie, avaient réclamé et obtenu de ne pas faire de périodes de cinq nuits en suivant, ils voulaient les limiter à quatre, pour alléger la fatigue, d'autant que la SNCF n'a pas forcément fait d'efforts pour les héberger tous sur place. Ils doivent donc effectuer parfois des heures de trajet aller-retour en voiture pour rejoindre un endroit où dormir après leurs huit heures de travail.

Les collègues sont choqués et révoltés par ces situations où les conditions de travail et les conditions de sécurité laissées à l'abandon peuvent conduire au drame.