Novo Nordisk (Chartres) : Le grand mépris des malades23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans les entreprises

Novo Nordisk (Chartres) : Le grand mépris des malades

Un des leaders mondiaux du traitement du diabète, le trust pharmaceutique danois Novo Nordisk, possède à Chartres une unité de production qui emploie 680 personnes, occupées essentiellement à la production de cartouches d'insuline. La direction ne cesse de se vanter, auprès du personnel comme dans la presse locale, de sa « politique sociale », de son souci du « développement durable » et autres mots creux dont les patrons ont la bouche bien remplie. Ainsi en mars, elle s'est félicitée du fait que Novo Nordisk était nominé dans le palmarès « Best Workplaces France 2010 » de l'institut Great Place to Work. À l'occasion de la remise des trophées, Krisja Vermeylen, directrice générale du groupe pour la France, déclarait : « En tant que laboratoire pharmaceutique et acteur de santé, les patients sont au coeur de notre action et nous souhaitons démontrer l'importance de traiter le diabète ».

Mais il n'a pas fallu attendre longtemps pour mesurer toute la valeur de ces propos. En effet, dans le cadre de son plan draconien d'austérité, qui touche essentiellement les couches populaires, le gouvernement grec a décidé, en avril, par décret de baisser le prix des médicaments d'environ 25 %. Aussitôt Novo Nordisk a prétendu qu'on l'égorgeait, qu'à ce prix-là son activité n'était plus rentable. Le président du groupe, Lars Rebien Sørensen, a même eu le culot de déclarer son sentiment « que les diabétiques grecs sont devenus les otages des lacunes de la politique économique du gouvernement ». Novo Nordisk a donc retiré ses médicaments les plus récents du marché grec, et les 50 000 diabétiques ont ainsi été privés des moyens de se soigner correctement.

Finalement la direction de Novo Nordisk a annoncé, le 21 juin, qu'elle allait revenir sur le marché grec, après que le gouvernement d'Athènes a cédé à son chantage et accepté de revenir sur la baisse des prix qui ne sera plus que de 10 %. Voilà comment un trust pharmaceutique joue avec la santé des malades pour maximiser ses profits. En tout cas pour le prix du cynisme, Novo Nordisk serait sans doute hors concours.

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