Les inondations dans le Var : Catastrophe prévisible23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Les inondations dans le Var : Catastrophe prévisible

Sarkozy s'est rendu le 21 juin dans le département du Var pour porter sa bonne parole aux sinistrés victimes des inondations, ajoutant au passage à la pagaille générale les empêchements de circuler liés à sa visite.

Il a prononcé un discours très ferme : « Tant que je serai président de la République, personne ne construira dans une zone reconnue comme dangereuse », a-t-il dit, ajoutant : « Cela fait trop longtemps que dans notre pays on prend avec l'application des règles un certain nombre de libertés. »

La tempête récente sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime, ainsi que l'inondation dans le Var et une multitude de catastrophes diverses et variées qui se produisent à peu près chaque année, prouvent en effet que les risques ne sont pas pris en compte.

Les rivières du Var, comme toutes celles des versants méditerranéens, ont des crues terribles qui reviennent toutes les quelques années, et ce n'est pas la première fois qu'elles font des victimes.

Tout le monde sait que l'on construit des habitations dans des zones inondables, au bord de la mer ou le long des cours d'eau. On bétonne largement des versants qui ne peuvent plus absorber les eaux des pluies. On aménage parfois, en diminuant leur débit, les cours des ruisseaux et rivières, limitant les évacuations, etc.

Qui en est responsable ? Cela remonte haut, à l'État tout d'abord. A-t-on vu souvent des préfets remettre en cause des constructions dangereuses ? Et bien sûr les autorités locales distribuent facilement des permis de construire dans des zones qui devraient être inconstructibles, sous la pression des promoteurs et souvent même des habitants qui ne mesurent pas le danger. Cela dure depuis des dizaines d'années, bien avant Sarkozy sans doute. Mais dans cette longue période il y a aussi les années Sarkozy, celles où il a été président mais aussi celles qui précédaient, où il était ministre de l'Intérieur et où, à ce titre, il aurait pu intervenir sur le respect des règlements.

Comme à peu près à chaque grande catastrophe naturelle, les responsables font des discours et on parle de faire enfin le nécessaire. Cela ne rendra pas la vie aux 25 victimes de l'inondation du 15 juin, sans parler des énormes dommages matériels. Et puis on sait que des plans de prévention des risques existent et sont régulièrement réactualisés. Mais ensuite, rien ne change, car il y a trop d'intérêts en jeu. L'entretien des cours d'eau est de moins en moins assuré, faute de moyens pour les services publics et les collectivités, entraînant des désastres comme celui-ci. En attendant le prochain... et les prochains discours.

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