Impayés de loyers : Les locataires de HLM subissent la crise de plein fouet23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Impayés de loyers : Les locataires de HLM subissent la crise de plein fouet

Le président de l'Union sociale de l'habitat (USH), organisme directeur du mouvement HLM, s'inquiète de l'augmentation des impayés de plus de trois mois. En effet, en 2009 les impayés temporaires de loyers ont augmenté de 13 %. Ils concernent 6,1 % des ménages occupants, sur les dix millions de personnes logées. Jusqu'en 2009, les impayés définitifs étaient restés limités à 1 %, grâce à l'intervention des travailleurs sociaux, mais ce taux pourrait maintenant augmenter fortement.

L'USH constate que la crise « se ressent chez 4,2 millions de ménages locataires, dont 60 % appartiennent au tiers le plus modeste de la population ». Ces familles ont un revenu mensuel inférieur à 1 129 euros par ménage. Avec des revenus aussi bas, payer un loyer pose de sérieux problèmes. Et la situation ne semble pas s'améliorer : les trois dernières années, les nouveaux locataires de cette tranche de revenus sont passés de 60 % à 74,7 %.

Dans le même temps, l'État se désengage. Dans le budget des HLM, ses subventions sont tombées de 6 % à 3 %, selon le directeur de l'USH, tandis que celles des collectivités locales ont été multipliées par quatre, passant de 2 % à 8 %. Les aides à la construction ont déjà été divisées par trois en trois ans. Et, pour accélérer son désengagement, l'État veut vendre 10 % des HLM par an. Mais l'année dernière, entre la cherté des appartements et l'octroi au compte-gouttes de crédits par les banques, les logements se sont peu vendus : sur 40 000 mis en vente, 6 000 seulement ont trouvé preneurs.

Alors il faudrait une tout autre politique pour loger les 1,2 million de personnes qui attendent un logement à la portée de leur bourse. L'État, s'il se souciait du sort de la population modeste, devrait prendre à sa charge la construction de logements bon marché, sans enrichir les rois du béton. Et les salaires des travailleurs devraient leur permettre d'accéder à des logements confortables à un loyer accessible.

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