Hausse des cotisations, gel des salaires, réduction d'effectifs : Les travailleurs de la fonction publique sont en ligne de mire23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Hausse des cotisations, gel des salaires, réduction d'effectifs : Les travailleurs de la fonction publique sont en ligne de mire

Prenant pour prétexte la réduction des déficits publics, le gouvernement s'en prend de tous les côtés aux salariés de la fonction publique. Après la hausse des cotisations retraites annoncée mercredi 16 avril et la baisse ininterrompue des effectifs depuis plusieurs années, il parle maintenant de geler les augmentations de salaire jusqu'en 2013.

Les négociations salariales doivent s'ouvrir vendredi 25 juin mais, avant même qu'elles ne débutent, le gouvernement a laissé filtrer sa volonté de ne pas augmenter les salaires et peut-être même de revenir sur la hausse de 0,5 % prévue au 1er juillet prochain. C'est la faute à la crise, avance-t-il comme justification. Les salariés du secteur public ne sont pourtant pas à l'origine du déficit de l'État, alors pourquoi seraient-ils obligés de payer ? Car si les salaires sont pour l'instant seulement gelés, la hausse des prix, d'une part, et l'augmentation des cotisations pour la retraite, d'autre part, vont rogner leur niveau de vie.

Outre le report à 62 ans de l'âge du départ en retraite, comme pour tous les salariés, et la fin progressive du départ anticipé jusque-là possible pour tout fonctionnaire parent de trois enfants et ayant quinze ans d'ancienneté, le gouvernement a augmenté leur taux de cotisation, qui passera progressivement de 7,85 % à 10,55 % en dix ans. Mais il refuse toute hausse compensatoire des salaires : « On ne peut pas demander aux fonctionnaires un effort, et le rattraper automatiquement dans la foulée », a déclaré le ministre du Travail. Par conséquent, si aucune augmentation de salaire ne leur est accordée dans les trois ans à venir, les fonctionnaires subiront une baisse de leurs revenus de 0,81 %, ajoutée à une inflation plus que probable.

Contrairement à la légende qui veut que les travailleurs de la fonction publique bénéficient de la sécurité de l'emploi, c'est faire l'impasse sur les quelque 16 % d'entre eux qui sont en contrat à durée déterminée et peuvent se retrouver sans emploi du jour au lendemain. Ils forment une masse de salariés précaires qui, on le voit trop souvent dans l'Éducation nationale, servent de bouche-trous et sont ballottés d'un établissement à un autre, entre deux périodes de chômage. De plus, en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux, le gouvernement est le premier à créer du chômage : il prévoit de supprimer encore 34 000 emplois en 2010.

En attaquant les salariés de la fonction publique, le gouvernement ne s'en prend pas à des privilégiés, comme sa propagande voudrait le faire croire. Il s'en prend aux conditions d'enseignement des enfants, à la qualité des soins dans les hôpitaux, à l'état des routes, c'est-à-dire aux services publics utiles à la population.

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