Guerre chez les Bettencourt : Une affaire de famille23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Guerre chez les Bettencourt : Une affaire de famille

Liliane Bettencourt, ex-première fortune de France, vient de faire savoir dans un communiqué qu'elle entendait régulariser avec le fisc ses avoirs non déclarés à l'étranger. Plus exactement, une partie de ces avoirs : 80 millions sur des comptes en Suisse et aux Seychelles une île estimée à 20 millions d'euros.

C'est le dernier épisode en date, et sans doute pas l'ultime, puisqu'il se place dans le cadre de la guerre que se livrent la fille et la mère pour le contrôle de l'empire industriel et financier de la famille.

La fortune de Liliane Bettencourt est estimée aujourd'hui à plus de 11 milliards d'euros. En réalité personne n'en sait rien. D'abord parce que cette estimation épouse les cours fluctuants des actions possédées par cette multimilliardaire, ensuite parce que cette somme déjà rondelette se rapporte seulement à la partie publique de la fortune et pas au reste. Or, justement, il y a un reste, révélé par des enregistrements de conversations. Et, comme tout riche qui se respecte, Liliane Bettencourt la faisait mettre de côté, en toute discrétion.

Pour se défendre, elle a publié un communiqué dans lequel elle rappelle que en dix ans elle a payé 400 millions d'euros, au titre de l'impôt sur le revenu, de l'ISF et de la CSG-CRDS (on n'oublie rien chez les bourgeois). Mais ce chiffre est ridicule par rapport à ce qu'elle a amassé pendant cette période. Bettencourt se plaint du fisc oubliant qu'elle en a obtenu de substantielles ristournes. Comme elle fait partie des dix plus hauts revenus du pays, il lui aura reversé au moins 6 millions d'euros par an au titre du bouclier fiscal, il s'agit de la moyenne des reversements constatés en juillet 2009 par l'Assemblée nationale pour cette catégorie imposable.

Les bourgeois, les vrais, comme la famille Bettencourt, considèrent que le monde leur appartient. Et chaque centime versé à la collectivité est ressenti comme une spoliation chez ces gens-là. Par contre, offrir à son protégé un petit milliard d'euros, cela fait partie des plaisirs de la vie. Rendons grâce tout de même à l'amour filial d'une fille qui veut se saisir de toute la fortune qui est entre les mains de sa mère, Elle a permis qu'un coin du voile se lève sur ce qui se passe dans ces familles de la très haute bourgeoisie.

Partager