General Motors - Strasbourg : Les travailleurs ne veulent pas de baisse de salaire23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Les travailleurs ne veulent pas de baisse de salaire

Mercredi 16 juin se tenait à General Motors un comité d'entreprise où les représentants des syndicats devaient donner leur avis sur la remise en cause des accords collectifs sur les 35 heures et les salaires. À l'appel de la CGT, près de 200 travailleurs ont débrayé, se rendant devant la salle où se tenait la réunion, mais les représentants seuls sont entrés.

Pendant une demi-heure, la direction a discouru en s'étalant sur l'historique des événements, puis en expliquant qu'à Strasbourg on ne travaillait que 1 553 ou 1 557 heures, contre 1 800 en Hongrie et 2 592 au Mexique et que le coût de la main-d'oeuvre dans le prix d'une boîte de vitesse était de 53 % ici alors qu'il n'est que de 22 % à Silao au Mexique. Tout cela pour démontrer que les travailleurs coûtent trop cher en France et qu'ils ne sont pas concurrentiels. Donc il faudrait renoncer aux augmentations de salaires, travailler gratuitement huit jours de RTT, perdre les temps de pause ! Si ce n'est pas une baisse de salaire, cela y ressemble beaucoup.

Les délégués sont alors ressortis pour rejoindre les travailleurs. Pendant une demi-heure, ceux-ci ont crié sous les fenêtres de la salle de réunion leur refus de la remise en question des RTT et des salaires ainsi que leurs revendications, le tout ponctué de « l'argent il y en a dans les caisses du patronat » et de « si tu signes t'es mort » à l'adresse de ceux qui leur ont répété pendant deux ans « si on bouge, on est mort ! ». Au bout d'une heure les travailleurs ont repris le travail... en douceur.

Dans la salle de réunion, les présents étaient assez mal à l'aise.

Un peu plus tard la direction, à qui un délégué demandait la lettre d' « intention » de New GM, qui devrait reprendre l'usine, a répondu un peu gênée qu'elle ne l'avait pas avec elle. Et sur le prix de vente de l'usine, il serait de un euro. Mais pour que cette vente se fasse, il faudrait avant toute chose que les représentants du personnel acceptent de signer le gel des salaires et l'allongement du temps de travail !

Au bout du compte, aucun des syndicats qui d'habitude sont prêts à négocier n'ont accepté de donner leur avis sur la tenue de telles négociations. Cette courte mobilisation des travailleurs a donc eu son effet !

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