De Bush à Obama, une politique d'immigration meurtrière23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans le monde

De Bush à Obama, une politique d'immigration meurtrière

Un adolescent mexicain de 14 ans a été abattu le 7 juin de deux balles dans la tête à Ciudad Juarez, au nord du Mexique par un garde-frontière américain. Selon des témoins, il faisait partie d'un groupe de jeunes qui ont franchi par erreur le lit asséché du Rio Bravo, qui marque la frontière entre le Mexique et l'État du Texas.

Surpris par la patrouille frontalière, ils ont couru vers le côté mexicain, et c'est alors, selon un communiqué du Parquet de Ciudad Juarez, que « deux agents américains ont utilisé leurs armes ».

Le département d'État américain a regretté « l'incident » et annoncé la suspension de l'auteur des coups de feu. Mais il ne s'agit ni d'un incident, ni d'une « bavure ». C'est le résultat d'un durcissement de la politique américaine en matière d'immigration, et particulièrement de l'immigration massive en provenance du Mexique, politique commencée sous Bush et qui, jusqu'à maintenant, s'est poursuivie sous Obama.

Dans la même semaine, trois personnes, dont une qui vivait aux États-Unis depuis plus de quarante ans, ont été froidement abattues par des policiers.

Tout au long de la frontière mexicaine, les policiers américains se livrent, depuis de longs mois, à une véritable chasse à l'homme, traquant ceux qui essaient de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis ou qu'ils soupçonnent de l'avoir franchie illégalement.

Le 23 avril dernier, l'État d'Arizona - autre État-frontière avec le Mexique - a adopté une loi qui non seulement autorise, mais même invite, les policiers à arrêter toute personne qui peut être soupçonnée d'être en situation irrégulière et qui n'est pas en mesure de présenter ses papiers lors d'un contrôle d'identité. La loi est dirigée, évidemment, contre les Mexicains et dénoncée par eux - et par un certain nombre d'Américains - comme légalisant le délit de faciès.

D'importantes manifestations contre cette loi ont eu lieu dans plusieurs grandes villes américaines, dont Phoenix, capitale de l'Arizona, où de 10 000 à 20 000 manifestants, venus de tous les États-Unis, ont rappelé à Obama la promesse faite avant son élection de réformer la politique d'immigration de son prédécesseur.

Le président Obama, tout en reconnaissant que « certains États pouvaient se sentir menacés par une vague d'immigrés illégaux », a dénoncé cette loi qui risquait de « saper les fondements démocratiques qui nous définissent en tant que nation ». Cela n'a pas empêché le département de l'Immigration de son administration d'annoncer son intention de porter à 400 000 par an le nombre d'étrangers expulsés. Comme le relève le journal trotskyste américain Spark, « ces dernières années, le nombre des étrangers expulsés par an a atteint au maximum 387 000, y compris pendant les années Bush. Comment l'objectif de 400 000 expulsions pourrait-il être atteint, sinon en utilisant les méthodes que l'Arizona vient de légaliser ? »

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