Centre hospitalier Esquirol - Limoges : Une pénurie de personnel insupportable23/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une-2186.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans les entreprises

Centre hospitalier Esquirol - Limoges : Une pénurie de personnel insupportable

Depuis le 18 mai, le personnel soignant du Centre hospitalier Esquirol de Limoges (hôpital psychiatrique) est en grève illimitée. Pour assurer la continuité des soins dans des conditions de sécurité malgré une pénurie de personnel jamais atteinte à Esquirol, les soignants géraient eux-mêmes les grilles et supprimaient leurs repos, la direction feignant de ne rien savoir. Aussi ont-ils demandé aux syndicats de déposer un préavis de grève, ce qui oblige la direction à assurer le minimum de sécurité et à « réquisitionner ».

Déjà, début avril, le médecin-chef du pôle d'addictologie démissionnait de son poste. Dans une lettre à la direction communiquée au personnel du pôle, il estimait ne pas avoir les moyens nécessaires pour dispenser les soins dus aux patients et préférait ne pas prendre la responsabilité de soins au rabais.

Depuis janvier, treize infirmières parties en retraite n'ont pas été remplacées et il est prévu de ne pas en remplacer dix autres. Déjà de 2007 à 2009, 21 postes d'infirmiers ont été remplacés par des AS (aides-soignants), des AMP (aides médico-psychologiques) et des ASH (agents de service hospitaliers). Les équipes de nuit sont réduites au minimum et les soignants de jour doivent sans arrêt « rentrer » de nuit, y compris parfois en ayant assuré leur poste du matin.

Les non-remplacements ne sont pas le lot des seuls soignants, c'est le cas des ASI (agents de service interne) chargés souvent du nettoyage de plusieurs unités, des secrétaires en surcharge de travail, des psychologues et des assistantes sociales dont le temps de présence dans les services est diminué. L'équipe de sécurité, en sous-effectif, se trouve en grande difficulté.

Dans le cadre de « l'accréditation », des « experts-visiteurs » du ministère sont venus « évaluer » l'hôpital. Le directeur a présenté au personnel de jolis diagrammes colorés qui, selon lui, prouvent que « tout va bien, madame la marquise », l'hôpital est bien géré, les économies prévues ont bien été réalisées. Par contre, pas un mot sur les galères quotidiennes : le manque de personnel, de lits, les listes d'attente pour être hospitalisé, etc.

La direction refuse toute discussion, aussi, lors de la dernière assemblée générale du 11 juin, le personnel soignant a demandé aux syndicats de maintenir le préavis et envisage de durcir le mouvement.

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