Tempête Xynthia : Devant la détermination des sinistrés, le gouvernement recule09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tempête Xynthia : Devant la détermination des sinistrés, le gouvernement recule

La décision de l'État est irrévocable, avaient affirmé tous les officiels, du préfet de Charente-Maritime au président de la République en passant par les ministres, après qu'ils eurent classé en « zones noires » 1 510 maisons de Vendée et de Charente-Maritime suite aux ravages causés fin février par la tempête Xynthia.

Jeudi 3 juin Benoist Apparu, le secrétaire d'État au Logement et à l'urbanisme, a fait machine arrière. Il y a eu un « cafouillage » dans la communication, les sinistrés ont mal interprété les décisions du gouvernement : les « zones noires » ont donc été rebaptisées « zones de solidarité ». Et dans l'immédiat, a-t-il ajouté, « aucune maison ne sera rasée sous la contrainte ». Pour les sinistrés de la tempête Xynthia et les élus locaux, ce recul du gouvernement est une victoire et la conséquence de leur mobilisation.

Le plan de destruction d'habitations situées en zone inondable avait été élaboré à la va-vite, pour montrer que le gouvernement se préoccupait des sinistrés et qu'il agissait pour empêcher qu'une autre catastrophe de ce genre ne fasse des victimes. Dans les zones dites noires, le retour des habitants était interdit et les maisons devaient être rasées. L'État proposait de les racheter à leur valeur estimée avant la tempête - ce qui, soit dit en passant, était un beau cadeau fait aux assureurs.

Mais immédiatement des incohérences dans ce plan étaient apparues, certaines habitations épargnées par la tempête se retrouvant en zone noire, tandis que d'autres - comme dans l'île de Ré - inondées à plus d'un mètre de hauteur, n'auraient pas été démolies. Les sinistrés exprimèrent alors leur colère et leur détermination à ne pas accepter ce diktat gouvernemental, se regroupant en associations et manifestant à plusieurs reprises.

Si les sinistrés restent prudents et savent que les effets d'annonce du gouvernement peuvent être à géométrie variable, ils ne l'ont pas moins fait reculer sur ce qui apparaissait comme une injustice, commise encore une fois aux dépens des plus vulnérables.

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