Le gouvernement français s'est déclaré « profondément choqué » par « les conséquences tragiques de l'opération militaire israélienne contre "la Flotille de la Paix" à destination de Gaza ». Mais sa demande auprès du gouvernement israélien s'est alignée sur celle de l'ONU, officiellement qualifiée de « non contraignante ». Il s'agit en fait d'un simple voeu de création d'une commission d'enquête à laquelle participerait l'État d'Israël, et que celui-ci a d'ailleurs refusée.

Le sort de la population de Gaza, victime de l'embargo, pèse bien peu face à l'appât que le marché israélien constitue pour les capitalistes. Le gouvernement français avait d'ailleurs reçu le 27 mai le Premier ministre israélien Nétanyahou, à l'occasion de l'adhésion de ce pays à l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Le ministère français des Affaires étrangères souligne, sur son site Internet, qu'Israël « offre de réels débouchés », tout en regrettant que les exportations françaises qui lui sont destinées, constituées principalement de biens d'équipement industriels stagnent depuis 2001 et se situent « à un niveau nettement inférieur à leur potentiel ». Il y a même pire, puisque « notre » part de marché se situe à un niveau inférieur à celui de la Suisse ou de la Belgique. Donc décidément tout va mal, d'autant que « l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas non seulement » sont devant nous en Israël, mais « se défendent également très bien dans les pays arabes ». Et si Veolia détient l'usine de dessalement d'eau de mer d'Ashkelon, au sud d'Israël, les investissements des capitalistes français représentent moins de 1,5 % du total des investissements étrangers en Israël.

Voilà où sont les réelles préoccupations du gouvernement français, ce qu'il considère réellement comme inquiétant, voire tragique, dans la situation au Moyen-Orient.