Israël : Enquête privée égale privé d'enquête09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Enquête privée égale privé d'enquête

Plus nombreux sont maintenant les dirigeants occidentaux qui demandent au gouvernement israélien d'accepter une enquête « crédible et transparente » sur l'attaque du 31 mai contre la flottille de bateaux se rendant à Gaza pour y apporter une aide humanitaire, quitte pour ce faire à passer outre le blocus.

La demande est formulée avec attention et respect à l'égard de Nétanyahou, Barak et autres Liberman, qualifiés pour la circonstance « d'amis israéliens ». Mais ces amis n'ont visiblement rien à faire des propos mielleux qu'on leur distille. Ils se considèrent comme des représentants d'un « État démocratique... assez grand pour mener sa propre enquête ».

Mais, pour les grandes puissances occidentales, il ne s'agit nullement d'exercer une quelconque pression contre Israël. C'est au contraire une main secourable qui lui est tendue afin d'éviter qu'une commission d'enquête plus large, incluant donc des pays qui pourraient lui être hostiles, soit mise sur pied par l'ONU. Cela s'était d'ailleurs produit en janvier 2009, quand fut constituée, sous l'égide du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, la commission présidée par le juge sud-africain Goldstone, qui accusa Israël d'avoir commis des crimes de guerre à Gaza.

Si finalement une commission d'enquête est mise sur pied, il vaudrait mieux pour le gouvernement israélien qu'elle soit constituée « d'observateurs américains impartiaux, garants de la transparence des investigations ». C'est du moins de cela qu'Obama tente de convaincre Nétanyahou. Dans les pas de son homologue américain, Sarkozy a lui aussi joint Nétanyahou pour lui signifier la disponibilité de la France à mener l'enquête. Et lorsque le secrétaire britannique aux Affaires étrangères explique que « l'ONU n'est pas la seule possibilité », tout est dit et Nétanyahou aurait de quoi être satisfait.

Ce n'est évidemment pas du côté de ces grandes puissances que viendront les pressions contraignantes pour le gouvernement israélien, mais plutôt du refus des Palestiniens à accepter l'inacceptable qui leur est imposé depuis des décennies ; de la vague de désapprobation qui mobilise des centaines de milliers de manifestants de par le monde ; mais aussi des oppositions qui ont lieu en Israël même, où 7 000 personnes, Juifs et Arabes israéliens, ont défilé le 5 juin dans les rues de Tel-Aviv, criant leur honte des agissements de leur gouvernement.

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