Associations humanitaires : En première ligne pour les conséquences désastreuses des licenciements09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Associations humanitaires : En première ligne pour les conséquences désastreuses des licenciements

Confronté à une demande croissante de personnes en difficultés qui le dépasse, le Secours Populaire Français a fermé provisoirement sa permanence d'Angers. Le nombre de repas fournis y était passé de 1 700 au premier trimestre 2009 à près de 5 000 sur la même période en 2010. Il n'est pas étonnant que les 75 bénévoles manquent de nourriture à distribuer et qu'ils craquent.

Une telle crise est liée en partie à un afflux de demandeurs d'asile rejetés des régions voisines. Mais Julien Lauprêtre, président de l'association, y voit aussi « l'exemple très émouvant de ce qui pourrait se produire sur tout le territoire », car il se produit un « raz-de-marée de la misère », d'où 20 % de besoins en plus. Alors qu'en 2009 deux millions de personnes avaient fait appel au Secours Populaire, ce chiffre est d'ores et déjà atteint pour les cinq premiers mois de 2010. Une responsable nationale de l'association témoigne : « Les premières alertes d'une hausse de la demande ont eu lieu en septembre 2008 ; et 2009 a été très dur ; depuis le début de 2010, les fédérations locales ne tiennent plus, elles se sentent dépassées avec toutes ces fermetures d'usines, ces chômeurs en fin de droits. »

Le cas du Secours Populaire n'est pas isolé. L'ensemble des associations caritatives lancent un cri d'alarme, constatant que les demandes d'aides explosent avec la crise, mais que les ressources baissent. La Croix Rouge lance une quête nationale cinq jours, contre deux les années précédentes, espérant ainsi remplir un peu plus ses caisses. Emmaüs restreint ses aides, faute de pouvoir faire face à une demande en hausse.

Les causes de l'aggravation de la misère ne sont pas mystérieuses, elles découlent des licenciements qui se conjuguent avec les suppressions de postes dans le secteur public, rendant souvent impossible de retrouver du travail. Les patrons se moquent bien des conséquences dramatiques engendrées par les licenciements : ils se déchargent sur les pouvoirs publics, qui eux-mêmes se reposent de plus en plus sur les associations humanitaires. Or, malgré la bonne volonté de ceux qui y participent, elles ne peuvent pas tout faire.

Couper le mal à la racine face à l'escalade de la pauvreté, ce serait d'abord interdire les licenciements et partager le travail entre tous, quitte à obliger le patronat à prendre sur ses profits.

Partager