La Coupe du Monde de football 2 010 a donné lieu à un certain nombre de reportages, à la télévision ou dans la presse, qui montrent les townships où s'entassent les millions de Sud-Africains noirs manquant de tout, de travail, de logement, d'électricité, d'eau. C'est l'envers du décor. Mais l'envers du décor, ce sont aussi les grèves qui se sont multipliées depuis un an, et en particulier à l'approche du début de la compétition.

En juillet 2009, les 70 000 ouvriers travaillant sur les chantiers des stades de la Coupe du Monde ont ainsi obtenu, après une semaine de grève, une augmentation de salaires de 12 %. Le même mois, les employés municipaux obtenaient 13 % d'augmentation, après une grève de cinq jours qui avait paralysé le fonctionnement du pays. Plus récemment, en mai dernier, les cheminots et les travailleurs des ports imposaient une augmentation de leurs salaires de 11 % après avoir paralysé pendant une semaine les transports du pays.... à deux semaines des premiers matchs. Et ce n'est pas fini. À la veille des premiers matchs, deux syndicats, celui des mineurs et celui des travailleurs d'Eskom, principal fournisseur, ont à leur tour appelé à la grève...

L'équipe des footballeurs français est de ce point de vue - celui des luttes sociales - aux premières loges. En effet, lors de leur venue, plusieurs manifestations ont eu lieu pour protester contre le licenciement de 21 salariés du Pezula, le fameux hôtel de luxe dans lequel ils sont logés, peu de temps avant leur arrivée. Ils ont été licenciés simplement pour avoir profité d'une visite à l'hôtel du ministre du Travail pour lui présenter un certain nombre de revendications.