Lutte des travailleurs sans-papiers : Le gouvernement doit régulariser02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lutte des travailleurs sans-papiers : Le gouvernement doit régulariser

À la fin de la manifestation parisienne pour la défense des retraites du jeudi 27 mai, 2 000 travailleurs sans papiers en grève se sont installés sur le grand escalier de l'opéra-Bastille, avec l'aide de militants CGT et d'autres organisations.

Depuis, jour et nuit, ils s'y relaient à plusieurs centaines, malgré l'absence d'abris, de sanitaires et les entraves policières pour tenter d'empêcher leur ravitaillement en nourriture. Ce « piquet des piquets de grève » s'affiche publiquement pour que nul n'ignore le refus d'Éric Besson de négocier avec les représentants des 6 200 travailleurs d'Ile-de-France en grève depuis sept mois. À leur revendication d'une circulaire nationale fixant des règles claires et objectives de régularisation, le gouvernement répond par le mépris et en bafouant le droit de grève. De même, le gouvernement a tout fait pour que l'on n'entende pas la centaine de sans-papiers, partis de Paris le 1er mai, et traversant le pays jusqu'à Nice à l'occasion du sommet Afrique-France, pour y dénoncer les conditions d'exploitation des travailleurs immigrés.

En France, les travailleurs sans papiers seraient entre 200 000 et 400 000. Ils participent et sont nécessaires à l'activité économique et sociale. Souvent ils cotisent aux caisses sociales sans pouvoir en bénéficier et payent même des impôts. Depuis plusieurs années, des milliers d'entre eux sont sortis de l'ombre pour se battre et réclamer leur régularisation ainsi que celle de leurs familles. Obstinément le gouvernement refuse de leur reconnaître leurs droits de salariés et les maintient dans la terreur de brutales arrestations et expulsions, contre eux, leur familles et leurs enfants. Et cela pour des raisons politiciennes, pour plaire à une partie de son électorat.

Résultat, en refusant de régulariser ces salariés qui vivent et travaillent ici souvent depuis des années, c'est le gouvernement lui-même qui entretient et maintient le travail clandestin en France. Il permet aux réseaux mafieux de prospérer et il est complice des patrons qui surexploitent ces travailleurs sans papiers, portant ainsi atteinte aux droits de tous les salariés.

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