Le programme du Parti Socialiste : C'est avec du vieux qu'il prétend faire du neuf02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le programme du Parti Socialiste : C'est avec du vieux qu'il prétend faire du neuf

La direction du Parti Socialiste a adopté le 29 mai un texte intitulé « Pour un nouveau modèle de développement économique, social et écologique », texte qui doit être soumis au prochain congrès du parti et formerait alors son projet pour les élections de 2012.

Le projet se veut ambitieux : « Nous avons une nouvelle civilisation à inventer ». Il ébauche même une petite autocritique : « Par le passé, si la gauche au gouvernement a apporté des avancées économiques, sociales ou sociétales majeures (...), elle n'a pas suffisamment engagé le changement profond de modèle de société qui était nécessaire. En Europe, la social-démocratie a parfois cédé du terrain à l'idéologie de ses adversaires ». Mais maintenant « la crise actuelle donne à la gauche une chance historique de reprendre l'initiative... »

Si le projet a rallié l'ensemble de la direction du parti, c'est qu'il reste suffisamment vague pour ne fâcher personne. Et puis l'avertissement y figure en bonne place en préambule en quelque sorte : « Mettre fin aux déséquilibres de la mondialisation prendra du temps et il faut le dire honnêtement ».

Bien que tout y soit enveloppé de déclarations de bonnes intentions, de voeux pieux et de pas mal de platitudes, le fond ne représente pas vraiment une rupture avec la politique menée aujourd'hui. Par exemple le PS prétend « privilégier les investissements sur les dividendes et la spéculation » et sous prétexte de « ne pas laisser le financement de l'économie au seul marché », il promet un « pôle public d'investissement industriel » qui distribuera massivement de l'argent public pour soutenir les entreprises, en particulier bien sûr dans les secteurs des énergies renouvelables. Il s'agit aussi d'encourager le partenariat public privé dans l'enseignement supérieur. Il est question de « méthodes pédagogiques renouvelées » mais pas de rétablir les postes supprimés.

Bien sûr, le PS affirme que l'objectif « est de tout faire pour atteindre le plein emploi dans les années à venir ». Il affirme que cela coûtera plus cher de licencier « dans les entreprises florissantes » et qu'il instaurera une obligation de rembourser les aides publiques aux patrons qui voudraient licencier ou fermer. Cela n'empêchera évidemment nullement licenciements et fermetures d'entreprises.

On pourrait multiplier les exemples d'extrême modération ou imprécision du PS, même dans un document qui, comme toute promesse électorale, ne le lierait en rien s'il parvenait au gouvernement. Alors, inutile de dire que loin d'être un « projet de transformation de la société » , il s'agit d'un projet qui s'inscrit bel et bien dans la continuité d'une politique au service du patronat. Le seul atout du PS pour gagner les élections de 2012 est de pouvoir se présenter comme l'anti-Sarkozy; mais il ne veut pas pour autant s'engager sur une politique plus favorable aux travailleurs. Car il sait bien qu'une fois au gouvernement il mènera la politique que lui dicteront les banques, les patrons et « les marchés » comme on dit aujourd'hui.

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