Au huitième jour, la grève tenait bon au bureau de poste de Paris-Brune : guichetiers et caissiers étaient en grève quasi totale, une seule guichetière travaillait.

Les cadres non grévistes, les conseillers financiers et du personnel venus des directions font quelques opérations : recommandés en instance, aide aux machines en libre-service... Aucune opération financière n'a lieu.

À l'origine de la grève, une nouvelle réorganisation du bureau avec deux suppressions d'emplois sur douze au guichet, un chamboulement total des horaires : des amplitudes de 7 h 10 à 20 h 10 certains jours avec des coupures de trois ou quatre heures, des samedis travaillés plus nombreux (neuf sur douze pour un guichetier, sans aucun autre jour de repos que le dimanche, au lieu d'un samedi travaillé sur deux actuellement), des fins de journée plus tardives à tour de rôle jusqu'à 20 h 10 au lieu de 19 h 30...

Et le bouquet, c'est le comportement agressif du directeur d'établissement qui multiplie les insultes, les agressions, les sanctions... et qui a fait l'unanimité contre lui. Un fidèle émule de son directeur de la direction du sud de Paris, qui a été muté il y a quelques mois, suite à des fuites dans la presse, après avoir déclaré qu'il voulait exterminer les « mauvais vendeurs ».

Au bout de huit jours de grève, la direction n'a pas bougé d'un pouce son projet... et les grévistes aussi tiennent bon.

C'est un exemple parmi bien d'autres des luttes qui se déroulent chaque jour à La Poste contre les réorganisations incessantes dont le seul but est de supprimer des milliers d'emplois chaque année.