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Leur société
Chômeurs en fin de droits : Un dispositif qui ne règle pas grand-chose
Le décret précisant les modalités de mise en oeuvre du « plan rebond pour l'emploi » a été publié le 1er juin. Cela ne veut pas dire pour autant que ce dispositif offrira une solution rapide aux centaines de milliers de chômeurs arrivés en fin de droits depuis le 1er janvier ou qui le seront d'ici le 31 décembre 2010.
Selon Pôle emploi, sur un million de personnes qui cesseront d'être indemnisées en 2010, 360 000 pourraient être concernées car ne pouvant prétendre à aucune allocation de solidarité (RSA, RMI, allocation parent isolé...). Bien que le secrétaire d'État à l'Emploi Laurent Wauquiez l'ait qualifié de « très généreux », ce plan restera d'une portée très limitée. D'abord parce qu'il ne prend pas en compte les centaines de milliers de chômeurs ayant épuisé leurs droits depuis 2007, 2008 ou 2009 par exemple. Quant aux personnes concernées, elles devraient se voir proposer par Pôle emploi « un parcours d'insertion professionnelle renforcée », en fait une formation rémunérée ou un contrat aidé. Si Pôle emploi ne peut leur faire une telle proposition, les chômeurs pourront toucher une aide exceptionnelle de 15,14 euros par jour, soit 460 euros par mois, durant une durée maximale de six mois. La « générosité » du gouvernement a ses limites !
Grâce à ce plan, Sarkozy prétend donner aux chômeurs arrivant en fin de droits « une formation qui leur permette de retrouver un emploi ». Mais on ne voit pas comment les conseillers de Pôle emploi, qui sont déjà surchargés et ne peuvent correctement s'occuper des chômeurs dont ils ont la charge, vont pouvoir faire face au surcroît de travail occasionné par ce dispositif. Et surtout, on se demande comment ces chômeurs pourraient espérer retrouver un emploi, alors que les entreprises et l'État lui-même sont en train d'en supprimer des dizaines de milliers !
Le gouvernement, avec le mépris dont il est coutumier vis-à-vis des travailleurs, affirme qu'il ne veut pas laisser les chômeurs sombrer dans l'assistanat. Mais les chômeurs, qui ne sont nullement responsables de la situation, ont le droit de vivre décemment. Satisfaire cette demande légitime supposerait de faire payer les grandes entreprises qui licencient ou suppriment des emplois.