Chaque année, dans la loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement fixe un objectif national de dépense d'assurance maladie, l'Ondam. Et chaque année au mois de mai un comité d'experts se réunit pour savoir ce qu'il en est du respect ou pas de cet objectif. Pour 2010, ces experts viennent de calculer que l'objectif - qui était fixé à près de 160 milliards d'euros - pourrait bien être dépassé d'environ 600 millions d'euros.

Immédiatement le gouvernement a fait connaître son plan d'économies. Pour faire bonne figure, les ministres de la Santé, du Budget et du Travail ont annoncé qu'ils allaient demander aux laboratoires de l'industrie pharmaceutique de baisser le prix de vente de leurs médicaments. Demander, mais pas contraindre, et pas de beaucoup ! Car l'économie espérée, si jamais les laboratoires acceptaient, ne serait que de 100 millions d'euros, alors que chaque année l'assurance maladie leur rembourse près de 20 milliards pour leurs médicaments.

Quant au reste des économies envisagées, les ministres ont annoncé le gel de crédits pour les hôpitaux et les maisons de retraite - tant pis pour les malades hospitalisés et les personnes âgées - et la baisse des indemnités journalières d'accident du travail - tant pis pour les salariés accidentés !

Après la hausse du forfait hospitalier de 16 à 18 euros, après la baisse du taux de remboursement de 35 à 15 % de certains médicaments, une fois de plus ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts voient leurs possibilités d'accès aux soins, à la santé et à la dignité encore un peu plus rognées.