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- Lutte ouvrière n°2181
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Leur société
Sans-papiers : « On bosse ici, on vit ici, on reste ici, régularisation de tous les sans-papiers ! »
C'était l'un des slogans des 1 500 travailleurs sans papiers rassemblés vendredi 14 mai aux abords du ministère de l'Immigration, rue de Grenelle à Paris, pour soutenir la délégation syndicale CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires, reçue pour réclamer une circulaire nationale fixant des règles claires et objectives de régularisation.
Après sept mois de grève de plus de 6 000 salariés sans papiers d'Île-de-France, le ministère a entrouvert sa porte pour « discuter des conditions d'admission exceptionnelle au séjour des étrangers en situation irrégulière ». Un représentant du ministère du Travail était aussi présent et une seconde réunion est prévue le 20 mai.
Depuis le début de cette grève en octobre 2009, le gouvernement mise sur son pourrissement et refuse toute négociation. Éric Besson, le ministre des expulsions, a même publié le 24 novembre 2009 une circulaire précisant et limitant les possibilités de régularisation par le travail prévues dans une loi de novembre 2007. Les critères de régularisation sont si restrictifs (preuves de présence depuis cinq ans en France et d'un an dans une entreprise, et présentation d'un contrat d'embauche d'au moins un an) que seulement quelques centaines de salariés sans papiers peuvent les remplir, sur les dizaines de milliers, voire les centaines de milliers travaillant en France. De plus, depuis sept mois, le gouvernement envoie régulièrement des CRS évacuer les chantiers et établissements occupés par des piquets de grève tournants, bafouant ainsi le droit de grève.
Malgré ces actions de répression, le mouvement se poursuit, entravant l'activité de nombreuses entreprises dans le bâtiment, le nettoyage, la restauration, la sécurité et l'intérim, au point que certaines branches patronales, touchées au portefeuille, demandent publiquement au gouvernement de débloquer la situation en assouplissant les conditions administratives de régularisation. Mais surtout, ce mouvement de grève continue de rencontrer la compréhension et la solidarité d'une grande partie de la population
Pour le moment, Éric Besson affirme qu'il ne modifiera pas la loi. C'est uniquement pour des motifs de racolage électoraliste et en flattant la xénophobie que le gouvernement Sarkozy s'obstine à refuser l'accès aux droits pour tous ces travailleurs et leurs familles.
Travailleurs français-immigrés, solidarité pour imposer la régularisation.