Le 8 avril dernier, à Peugeot Poissy, plusieurs dizaines de travailleurs, dont une majorité d'intérimaires et de jeunes recrutés en CDD dits contrats de professionnalisation, débrayaient pour dénoncer les charges de travail trop lourdes sur la ligne où sont produits deux modèles Citroën, la C3 et la nouvelle DS3. En réaction à l'arrêt de travail, seize grévistes, dix intérimaires, cinq contrats pro et un salarié en CDI, étaient mis à pied sous le prétexte « d'atteinte à la liberté du travail ».

Cette attitude de la direction étonna et choqua dans les ateliers. Mais quelques jours après, les mises à pied de six intérimaires étaient levées. Et pour tous ceux qui ont participé ou suivi le mouvement, la démonstration était faite que les dossiers sont vides.

Au total, sur les dix intérimaires mis à pied, huit ont été réintégrés jusqu'à leur fin de mission et indemnisés de leurs jours de mise à pied, un a été licencié et un a quitté l'usine, étant en fin de mission. Le travailleur en CDI a été sanctionné de six jours de mise à pied. Et les cinq salariés en CDD ont été licenciés

Il est révoltant que des travailleurs soient privés de leur emploi et de leur salaire parce qu'ils font valoir leurs droits et protestent contre des conditions de travail que tous les ouvriers à l'usine jugent insupportables. Aujourd'hui, la direction annonce de dix à quinze embauches en CDI par mois sur 2010. Mais avec des hausses de production sur la ligne C3 et DS3, de 240 véhicules à 260 voire 270 certains jours, c'est beaucoup plus d'embauches qui sont nécessaires.

Le mécontentement est partagé sur l'ensemble des lignes. Et les travailleurs continueront à revendiquer l'embauche des intérimaires et de nouvelles créations de postes.