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- Lutte ouvrière n°2181
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Dans les entreprises
La Poste - Paris 8 : Les facteurs répondent au mépris par la grève
Au bureau de poste du 8e arrondissement de Paris, où travaillent 300 agents dont 200 facteurs, 180 postiers, soit 70% de l'effectif prévu, sont partis en grève depuis le lundi 17 mai, 140 d'entre eux faisant un piquet de grève devant le bureau.
En effet leur direction a sorti un plan de restructuration qui vise à supprimer 50 emplois. Cela ferait 160 emplois supprimés en tout en cinq ans. Sans compter les attaques sur les horaires, les repos, ainsi qu'un système qui se généraliserait, consistant à ce que les présents se partagent les tournées des facteurs en congé, malades... en plus de leur tournée. En fait, ces nouvelles attaques correspondent à un plan national lié à la volonté de privatiser et de faire ainsi des cadeaux à des financiers. La Poste veut supprimer plusieurs dizaines de milliers d'emplois dans la distribution, sur 100 000 emplois en tout dans ce secteur. Elle attaque les bureaux les uns après les autres, pour y revenir un an ou deux après. Elle veut être attractive pour les capitaux privés et baisser massivement le nombre d'emplois. Et face à cela, il n'y a malheureusement aucun plan d'ensemble des directions syndicales qui permettrait une réelle contre-offensive !
À Paris 8, le mépris que les postiers ont ressenti de la part de leur direction locale a mis le feu aux poudres. Celle-ci a multiplié les provocations, annonçant à un comptable de plus de 50 ans, travaillant dans les services administratifs depuis des dizaines d'années, qu'au mois de juin il redeviendrait facteur, sans lui faire d'autre proposition. Elle a fait savoir à un agent, une heure après un retour de formation, qu'on le changeait d'office d'une position qu'il occupait depuis des années. Les postiers n'apprécient pas ce genre d'attitude " à la France Télécom " ! Sans compter les menaces de mutation d'office pour ceux qui seraient « en trop », selon la direction, et qui devraient aller « voir ailleurs » !
Le deuxième jour de grève, mardi 18, les grévistes étaient aussi nombreux que la veille et aussi nombreux présents devant le bureau. Ils sont partis en manifestation dans les rues du 8e arrondissement en chantant : « Si tu savais, ta réorg (anisation) où on s'la met... », ou « Non, non, non, aux suppressions d'emplois », ou encore « Facteurs en colère, y'en a marre de la galère ». Reçus dans le 17e par la direction de La Poste de la moitié nord de Paris, les grévistes sont sortis ulcérés à cause d'un cadre leur disant... qu'il n'avait rien à leur dire...
Ils sont repartis en manifestation, bien convaincus qu'ils n'allaient pas lâcher et décidés à se faire respecter.