France Télécom : Des accords qui ne peuvent que réjouir la direction19/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une-2181.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C158%2C222_crop_detail.png

Dans les entreprises

France Télécom : Des accords qui ne peuvent que réjouir la direction

À France Télécom, un accord vient d'être signé entre la direction et quatre syndicats sur le « stress au travail ». Il prévoit la création d'un Comité national de prévention du stress, chargé de faire des propositions à la direction pour un « plan d'actions pluriannuelles », alors qu'il existe déjà, comme ailleurs, les Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

Même si leur rôle est limité, ces CHS-CT locaux constituent parfois des points d'appui pour les militants syndicaux qui demandent des enquêtes sur les conditions de travail ou la reconnaissance d'un suicide en accident du travail, interventions devant lesquelles la direction a l'habitude de botter en touche en renvoyant les questions posées localement à un Comité national d'hygiène et de sécurité qui n'a aucun pouvoir de décision. Loin de faciliter les choses et d'améliorer les conditions de travail, ce nouveau comité prévu par l'accord prétendument « anti-stress » pourrait être une façon de court-circuiter les CHS-CT. C'est ce qu'ont dénoncé la CGT et FO. Ces deux syndicats ont refusé cet accord signé par SUD, la CFDT, la CFTC et la CGC le 6 mai dernier !

Cependant la CGT et FO avaient précédemment signé, le 26 novembre 2009, aux côtés de la CFDT et de la CFTC, un autre accord qui n'est pas moins défavorable aux salariés. Cet accord dit « seniors », qui combine temps partiel et retraite anticipée, se traduit dans la majeure partie des cas par le non-remplacement de ceux qui partent, ce que SUD a dénoncé pour ne pas cautionner la signature d'un nouveau plan de suppression de quelques milliers d'emplois sur les trois ans à venir. D'autant qu'au fur et à mesure que les salariés concernés font leurs comptes, nombre d'entre eux constatent que, s'ils acceptent ce plan « seniors », la compensation prévue ne leur fournira pas les moyens de vivre décemment et ils se sentent, à juste titre, floués.

La direction exprime sa satisfaction d'avoir trouvé des partenaires complaisants pour de tels accords, qu'elle a multipliés ces derniers mois : « Nous en sommes à sept accords signés depuis novembre, et les six syndicats ont tous apposé leur signature à au moins l'un d'entre eux », s'est félicité le directeur des ressources humaines, Olivier Barberot. Cela permet à France Télécom de redorer son image, alors que l'Inspection du travail et les tribunaux l'ont mis en cause pour harcèlement et mise en danger de la vie d'autrui. Le seul pacte qui compte pour la direction, écrit avec les nerfs et parfois la vie des salariés, c'est avec les actionnaires qu'elle l'a signé. Et seule la force collective des salariés peut le remettre en cause.

Partager